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BUSHIDÔ

BUSHIDÔ : Code d’honneur et de comportement social qui exigeait du guerrier, Bushi ou Samouraï – ce dernier étant d’un rang plus élevé –, le sens de la justice et de l’honnêteté, le courage et le mépris de la mort, la sympathie envers tous, la politesse et le respect de l’étiquette, la sincérité et le respect de la parole donnée, la loyauté absolue envers les supérieurs et enfin la défense de l’honneur, du nom et du clan. Selon ce code, les Bushi, et plus particulièrement les Samouraï, devaient observer une étiquette sévère et consacrer leur vie et leur esprit à une ou des activités ‘dépassant l’homme ordinaire’ et transcendant la vie et la mort. Le bushidô est une manière d’être, de se comporter envers ses semblables, et une fidélité absolue à une ligne de vie (autrefois à un maître, à un supérieur), qui faisait appel au respect de soi et des autres, quels qu’ils fussent, faibles ou forts, ainsi qu’à la maîtrise parfaite de son mental, de ses pulsions et de ses passions, afin de maintenir l’esprit en harmonie (Wa) avec l’univers. Il est évident que cet idéal n’était atteint que très rarement.

D’après Louis Frédéric, Dictionnaire des Arts Martiaux (éd. Félin).

1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 18:08

J'ai sélectionné et retranscrit ici un extrait du très beau livre SAMOURAÏS, de Mitsuo Kure (page 129, éditions Philippe Picquier).

 

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"On considère aujourd'hui que le système de valeurs morales des samouraïs s'est cristallisé dans ce qu'on appelle le code bushido. D'après le célèbre texte du Hagakure, le bushido est une idéalisation de la mort - peut-être vaudrait-il mieux dire de l'acte de tuer. A l'époque d'Edo, l'idéologie du bushido allait dans le même sens que la notion de pouvoir absolu du bakufu. Nous savons cependant qu'il y avait une gouffre entre l'idéal et la réalité. Ainsi, si l'on se penche sur l'exemple de la famille Minamoto, on s'aperçoit qu'il s'agissait de simples tueurs. Lorsqu'on étudie la vie des autres classes sociales en cette période de gloire des samouraïs, on se rend compte qu'elles protestaient très fermement contre les conséquences de ce code. Si l'on analyse la période historique qui donna naissance au bushido; on comprend très vite que c'est une illusion: c'est un peu comme si les Européens avaient décidé de considérer la vie moderne du point de vue d'un guerrier celte. Il estcertain qu'une partie de ces valeurs restent pertinentes dans notre société, mais celles-ci ne sont pas uniquement présentes dans le code samouraï. Il s'agit de vertus universelles telles que la loyauté, la confiance, la force d'âme. Il ne faut pas confondre réalité et illusion romantique. Le samouraï médiéval était superstitieux, irrationnel, et n'accordait que très peu de valeur à la vie humaine.

On s'est beaucoup servi du code samouraï de l'ère Meiji jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après la restauration de l'empire, la classe des samouraïs fut intégrée au reste de la population, mais le gouvernement continua d'en revendiquer l'idéologie. Dans cette société hiérarchisée où l'empereur détenait le pouvoir absolu, le code bushido était en effet l'instrument idéal pour contrôler le peuple.

Ainsi, dans les années 1930, l'association d'une éducation fondée sur les principes extrêmes du bushido, du pouvoir absolu de l'Etat et de la dominayion de tous les modes d'expression par le régime militariste, amena lors de la Seconde

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Guerre mondiale les jeunes soldats à livrer une résistance fanatique, dont les aspects les plus éclatants furent les charges aux cris de banzai et les attaques suicide des kamikaze. Cette idéologie était à l'opposé des principes originaux dont elle s'inspirait. Les anciens samouraïs ne considéraient pas comme déshonorant le fait de se rendre, ni même de changer de camp. Lorsqu'ils perdaient une bataille, ils fuyaient pour préparer le combat suivant. Selon les sources historiques, chez les samouraïs, se battre à mort était très rare. Peut-être aspiraient-ils au code bushido, mais dans la réalité, ils ne l'appliquaient guère."

 

 

 

 

Voici comment se termine la page:

 

"Dans la dernière partie de ce livre, l'auteur montre l'aspect négatif du code samouraï. Les conditions très difficiles dans lesquelles il naquit ont affecté la psychologie japonaise dans certains domaines. Toutefois, il serait injuste de juger la nature de ce peuple sous ce seul angle, car l'on ne peut définir une nation en se fondant seulement sur les pans les plus sombres de son histoire."

 

J'espère que l'ensemble de ces textes mis en ligne ici éclaireront un peu plus votre lanterne sur le sujet.

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 10:30

Edité au Japon en 1986, Takemusu Aiki, regroupe dix-neufs conférences de Maître Ueshiba Morihei et n’avait jamais été traduit en aucune langue jusqu’à aujourd’hui, demeurant au Japon même, chose intime. Un manquement certain à la mémoire du fondateur de l’aikidô d’autant que l’importance de l’ouvrage était signalée lors de la préface de l’édition japonaise par son fils Kisshomaru, dôshu à l’époque : « Parmi l’abondance des livres sur l’aikidô, Takemusu Aiki est l’œuvre qu’il faut toujours garder sur soi car il exprime sans détour l’esprit du vénérable Morihei et attire notre attention avec force sur sa signification essentielle. »

 

 



La faute est aujourd’hui réparée : les deux premiers volumes de la traduction française de Takemusu Aiki sont parrus aux Editions du Cénacle. L’édition française comporte cinq volumes. Chaque volume est introduit et annoté de manière à en faciliter la lecture. Le premier volume est introduit par un mot de recommandation de Ueshiba Kisshomaru et préfacé par Goi Masahisa, ami du fondateur de l’aikidô et dirigeant du mouvement spirituel Byakkô. Dans ce premier volume Maître Ueshiba répond à cette question que tous les pratiquants se posent après quelques années de pratique : "qu’est-ce que l’aikidô ?".

Takemusu Aiki ne manquera pas d’intéresser et d’intriguer les aikidôka et les budôka, mais aussi tous ceux que la spiritualité japonaise passionne. Dans cet ouvrage, Maître Ueshiba présente ses expériences martiales et spirituelles qui furent à l’origine de la création de son art, il mentionne ses capacités extraordinaires de clairvoyance, relate la genèse de sa méthode de sabre et de bâton dans un langage syncrétique où se mêlent le shintô, le bouddhisme et le christianisme, où émergent les mythes les plus anciens de la civilisation nipponne, tout en relatant ses combats les plus fameux.

 

 

 

TAKEMUSU AIKI, Editions du Cénacle de France, traduit du japonais par Seiichi KURIHARA, Bruno TRAVERSI et Pierre REGNIER.

Volume 1 : 208 pages, ISBN : 2-916537-00-7, 22,50€

Volume 2 : 160 pages, ISBN : 2-916537-03-1, 19,50€

 

 

(source : www.takemusu-aikido.com)

 

Voir également sur Wikipedia : article

 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 14:47

Voici une lettre accompagnant la présentation d'un séminaire intitulé "La Voie du Samouraï" proposé par le Groupe Gérard Carton

 

"Probablement le samouraï le plus connu du Japon, MIYAMOTO MUSASHI fit une carrière

exceptionnelle de maître d'armes. La philosophie qu'il tenta d'inculquer à travers sa discipline a frappé l'imagination des Japonais. Il fut également un peintre et un calligraphe de premier ordre.

Miyamoto Musashi est né en 1584 à une époque où le Japon est marqué par la fin de "l'ordre

social héréditaire" ce qui signifie que même des gens pauvres et simples, mais qui se distinguent par un grand courage dans les combats, peuvent prétendre occuper de hautes fonctions.

Mais cette société féodale dans laquelle les seigneurs provinciaux se partagent le pays et se font construire des châteaux, est en proie aux guerres civiles. Tout individu digne de ce nom doit donc apprendre le métier des armes parfois au péril de sa vie pour pouvoir se défendre car cette cohésion sociale n'est pas encore pleinement affirmée et les brigands et détrousseurs de toutes sortes rôdent dans les campagnes et même dans les villes.

Musashi est un garçon indomptable et courageux qui rêve de gloire rapportée des batailles. Baigné dans cette ambiance et fils d'un "rônin", samouraï sans maître, il quitte précocement le cocon familial et connaît son premier duel à treize ans. A cette occasion il fracasse la tête de Kihei Arima un sabreur itinérant habitué à lancer des défis.

Puis il voulut connaître l'ivresse de la guerre, et se mit aux ordres du Shogûn Togukawa en

participant à la bataille de Sekigahara. Cependant, ce Shôgun pacifia le territoire et Musashi

comprit que pour lui la période des guerres était terminée. La seule manière d'attirer l'attention sur lui était désormais de provoquer en duel des grands maîtres renommés et bien sûr de les vaincre... Il choisit donc de parcourir le pays en essayant seul de perfectionner son art et en gardant cette philosophie primaire: le sabre est l'âme du samouraï et ce dernier ne doit s'en séparer sous aucun prétexte.

Ainsi Musashi ne prit aucun bain dans sa vie et se lavait uniquement dans l'eau glacée des torrents des montagnes fortifiant ainsi son mental. Egalement il chassait lapins et rongeurs l'arme à la main ce qui lui permit de se perfectionner dans de nombreuses armes comme le poignard et le jitte: crochet cruciforme que l'on utilise dans le combat.

Musashi fût quasiment déifié de son vivant et reconnu pour la maîtrise de son art.

A la fin de sa vie, Musashi se retira dans une grotte appelée Regandô en menant une vie austère accompagnée de la rédaction de son ouvrage: "Le Traité des Cinq Roues".

Il mourut à l'âge de soixante deux ans revêtu de son armure.

L’enseignement de ce livre a été repris dans de nombreuses Business Schools japonaises.

Ce traité porte sur les arts martiaux et plus particulièrement l’escrime. Mais les principes qu’il

énonce trouvent aussi à s’appliquer à toutes les activités de nature stratégique, à tous les gestes de la vie quotidienne : "Je comprenais bien, écrit Musashi, comme il est difficile de maintenir une position face aux événements. [...] J’ai appliqué les principes (avantages) de la stratégie à tous les domaines des arts."

Le Traité des Cinq Roues n’est pas seulement un livre de stratégie guerrière ou pour l’action. C’est aussi un guide sur la Voie, qui énonce les principes d’un art de vivre. Livre à la fois d’action et de sagesse, ou plutôt de sagesse dans l’action, il donne le secret d’une stratégie victorieuse, d’un trajet initiatique qui passe par la maîtrise de soi.

"Dans une auberge isolée, un samouraï est installé à dîner, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d’un calme surprenant. Trois rônin (guerriers sans maître) entrent à leur tour dans l’auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l’homme isolé. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s’assoient à une table voisine et mettent tout en oeuvre pour provoquer le samouraï. Celui-ci reste imperturbable, comme s’il n’avait même pas remarqué la présence des trois rônin. Loin de se décourager, les rônin se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes précis, le samouraï attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, avec les baguettes qu’il tenait à la main. Puis, calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu’il venait de provoquer parmi les rônin. En effet, non seulement ceux-ci s’étaient tus, mais pris de panique ils n’avaient pas tardé à s’enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu’ils s’étaient attaqués à un homme d’une maîtrise redoutable. Plus tard, ils apprirent, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était Miyamoto Musashi."

Cette légende illustre un principe capital de la Voie du Samouraï, selon lequel on doit « chercher à vaincre sans combattre » et « percevoir ce que l’on ne peut voir ».

 

L’enseignement de Musashi se définit à deux niveaux :

Tout d’abord, l’action efficace...

Tous les arts martiaux sont d’abord des techniques de défense, car l’on ne choisit pas d’être

attaqué, et dans ce cadre on ne choisit pas son attaquant. L’objectif constant du samouraï, dans l’action, est de vaincre. Pour le Samouraï, perdre c’est mourir... Mais la question est de savoir comment gagner par une action juste du point de vue de la stratégie et de l’attitude. Le guerrier doit, par exemple, "faire perdre à l’adversaire son équilibre mental" ou encore "faire naître une certaine tension nerveuse en empêchant l’adversaire d’être sûr de lui". Musashi souligne même l’importance "de neutraliser l’adversaire directement, sans le laisser souffler, en évitant de croiser son regard". À propos de l’importance de savoir se rénover dans l’action, Musashi dit plus loin :

"Lorsque, au cours d’un combat qui reste à l’état de mêlée, rien n’avance plus, abandonnez vos idées premières, rénovez-vous en tout et prenez un nouveau rythme. Ainsi découvrez le chemin de la victoire. Chaque fois que vous jugez qu’entre votre adversaire et vous tout grince, changez d’intentions immédiatement et parvenez à la victoire en recherchant d’autres moyens avantageux pour vous."

Ces règles trouvent à s’appliquer dans le monde de l’action en général...

Vaincre, soit! Mais de préférence sans combattre et, dans tous les cas, sans perdre l’honneur.

 

Ensuite, la sagesse Musashi se rapproche davantage de la figure du sage que du technicien des armes. Son enseignement vise d’abord à remporter une victoire sur soi. C’est le sens de sa maxime : "Devenez l’ennemi". Dans son action, le guerrier doit atteindre en lui-même le point où cesse la violence. La maîtrise de soi, enseigne le traité, augmente les chances de maîtriser le monde. L’esprit qui anime les principes de Musashi, visant à l’efficacité dans l’action et à la maîtrise de soi pour atteindre la sagesse, se trouve aussi dans la tradition gréco-romaine, en particulier chez les Stoïciens, bien qu’il s’agisse dans ce cas plutôt de l’homme en progrès et du philosophe, qui n’en doit pas moins se considérer comme son seul ennemi, c’est-à-dire comme le seul véritable obstacle à vaincre.

 

L’enseignement de Musashi s’organise autour de neuf principes :

1. Éviter toutes pensées négatives.

2. Se forger dans la voie en pratiquant soi-même.

3. Embrasser tous les arts et non se borner à un seul.

4. Connaître la voie de chaque métier, et non se borner à celui que l’on exerce soi-même.

5. Savoir distinguer les avantages et les inconvénients de chaque chose.

6. En toutes choses, s’habituer au jugement intuitif.

7. Percevoir ce que l’on ne voit pas.

8. Prêter attention au moindre détail.

9. Ne rien faire d’inutile, jamais.

 

Chacun de ces neufs principes est explicité dans le traité des cinq roues et mis en perspective de l’action et de la sagesse.

La « philosophie » du samouraï apparaît, au premier degré, comme brutale, directe et sans

émotions. Il n’a qu’un seul devoir, vaincre, et une seule contrainte, son échelle de valeur, tout en haut de laquelle on trouve son honneur.

Au second degré, la sagesse des principes apparaît comme fortifiante et épurée. Le samouraï

développe un mental d’acier, ne geint jamais, ne se compromet jamais, n’a aucune complaisance, et dans le même temps canalise sa force pour la maîtrise de soi, la défense de son maître et de son honneur pour être un homme « complet ».

 

"Il ne suffit pas d’apprendre à l’homme une spécialité. Car il devient ainsi une machine utilisable mais non une personnalité. Il importe qu’il acquière un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d’être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit. Sinon il ressemble davantage, avec ses connaissances professionnelles, à un chien savant qu’à une créature harmonieusement développée. Il doit apprendre à comprendre les motivations des hommes, leurs chimères et leurs angoisses pour déterminer son rôle exact vis-à-vis des proches et de la communauté."

Albert Einstein

 

Le propre des humains est de souvent réinventer la roue. De génération en génération si certains s’évertuent à enseigner ce que les « anciens » ont découvert, beaucoup tiennent à découvrir par eux même, comme les enfants qui ont besoin de se brûler pour comprendre de quoi il s’agit

 

Gérard D. Carton "

 

 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 14:06

Voici un article établit par NGUYEN Thanh Thiên et paru dans Dragon, magazine d'arts martiaux.

 

"A l'occasion du [1er stage européen du Hyoho Niten Ichi Ryu] organisé par Nguyen Thanh Thiên, nous avons rencontré le maître Toshio Iwami, 11e successeur du Hyoho Niten Ichi-Ryu, l'école du légendaire Miyamoto Musashi. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions :

 

Comment se déroule l'enseignement au sein de votre école ?

Me Iwami : D'abord vous devez apprendre le kokoro, le cœur. Si vous ne comprenez pas le kokoro, alors ne prenez pas votre sabre.
Autrefois, l'élève apprenait d'abord dans le dojo les techniques avec un seul sabre, Ito. Aujourd'hui au dojo, des techniques de Ito, nous étudions 7 techniques, pas une de plus. Les techniques avec deux sabres, Nito, étaient okuden, secrètes ; le Maître ne les enseignait pas dans le dojo mais en privé. Depuis peu, les techniques Nito sont dévoilées dans le dojo et sont exhibées en démonstration publique.
Il y a quelques années, j'ai fait la rencontre de Philippe. Je lui ai donné et lui donne le keiko, entraînement, au Japon. Grâce aux nombreux keiko qu'il a reçus, nous avons pu cette année organiser un stage ici en France.

Combien de types de technique sont enseignés dans votre école ?

Me Iwami : Il existe plusieurs catégories : techniques à un sabre, techniques à deux sabres, Kodachi (sabre court), Ju-jitsu, Jitte (arme à une main qui permet de bloquer un sabre et de casser sa lame), Bo-jitsu (bâton). Les fondamentaux sont les mêmes, les techniques de base sont similaires. Dans le dojo, nous étudions principalement Ito, Nito et Kodachi (sabre long, deux sabres, et sabre court).
Chacun d'entre nous habite dans une région différente du Japon. Nous faisons plusieurs centaines de kilomètres chaque semaine pour nous entraîner ensemble.

 

Comment vous déplacez-vous avec le sabre en main ? Est-ce une marche normale ou un déplacement particulier ?

Me Iwami : Nous nous déplaçons selon la manière naturelle professée par Musashi.
Musashi marchait en se déplaçant sur le bol du pied : dans la plupart des écoles, en dojo, le pratiquant marche sur la plante des pieds. Mais dans la nature, la marche emploie le bol du pied avec les orteils relevés. Nous gardons toujours à l'esprit que l'adversaire peut attaquer à tout moment aussi nous devons toujours nous tenir prêt.

 

Durant l'un de ses duels, Musashi a lancé son sabre court sur son adversaire. Etait-ce une des techniques enseignées dans son école ?

Me Iwami : Musashi enseignait que dans le duel tous les outils peuvent être utilisés. Quand il eut son duel avec le meijin (grand maître) du kusarigama (sorte de faucille dont le manche se termine par une chaîne lestée d'une petite masse en métal) il ne put bouger son sabre à cause de la double menace de cette arme qui alterne la lame de la faucille et la masse de fer. Il lança alors son kodachi, sabre court, sur son adversaire et le frappa avec le sabre long. Il emporta ainsi le combat par une réaction tout à fait naturelle et opportune.

 

J'ai cru comprendre que Musashi utilisait beaucoup le Jitte ?

Me Iwami : Le père de Musashi, Munisaï, était un meijin (grand maître) de Jitte. Naturellement Musashi a appris Jitte par son père. A l'époque de Musashi, le hyoho, Voie de la Stratégie, est un art martial généraliste, donc il a appris le sabre, le bâton, le jitte, et le taïjutsu (ou Ju-Jitsu, techniques de corps-à-corps).

 

Ainsi Musashi utilisait également des techniques de Ju-Jitsu ?

Me Iwami : Les techniques sont importantes. Mais l'essence de l'enseignement de Musashi est la philosophie qui se dégage du Gorin No Sho, Le Traité des Cinq Roues (ou Eléments), l'ouvrage le plus connu de Musashi. Il s'agit d'un livre qu'on peut lire et relire sans cesse : une idée nouvelle surgit à chaque lecture et chacun y puise une inspiration différente.

 

Quelle est la stratégie enseignée dans votre école ?

Me Iwami : Dans notre école, nous avons le Hyoho de Kizen (Kizen no Hyoho). Nous n'attaquons jamais en premier. Il faut bien connaître et saisir l'instant où l'adversaire commence l'offensive. Ayant perçu cette occasion, nous l'employons pour frapper. Si l'adversaire attend, nous devons donner l'impression de ne pas être prêt ou d'être faible afin de l'engager à prendre l'initiative. Au moment où l'adversaire est poussé à l'attaque, nous tenons l'instant propice et ripostons. Ca s'appelle Kizen no Hyoho ou Sensen no Sen qui n'est pas qu'une question de stratégie, mais bien une façon de vivre, de se comporter, d'agir selon la situation, avec ou sans sabre. Quand vous saisissez complètement ce que votre maître vous a enseigné, vous pénétrez le vrai coeur, le kokoro, de l'être humain.

Quelle est la relation avec le bouddhisme ?

Me Iwami : Un Samouraï doit être prêt à mourir à n'importe quel moment. Le Bushido, Voie martiale, est une préparation à la mort. Mais même les femmes ou les enfants peuvent être prêts à affronter la mort. Pour Musashi, la différence est qu'un samouraï ou un Bushi, homme de la Voie martiale, doit toujours gagner, toujours être prêt, et en d'autres mots, doit toujours vivre et survivre. Cet enseignement correspond à celui du bouddhisme.

 

Pourquoi avez-vous choisi de pratiquer cette école ?

Me Iwami : Après avoir lu le Gorin No Sho, j'ai voulu en étudier les techniques et le kokoro, le coeur. Il y a une trentaine d'années, j'ai contacté le descendant de MIYAMOTO Musashi, mais lui-même ne pratique pas. Il m'a ensuite orienté vers le successeur de la dixième génération de l'école Nito, et je suis devenu son disciple.

 

Est-ce que l'école est ouverte à tout le monde et quelles sont les conditions d'admission ?

Me Iwami : Oui, elle est ouverte à tout le monde et nous n'avons jamais refusé personne. L'enseignement de Musashi est un enseignement pour le Monde entier. Ici en Europe, si vous voulez apprendre cet enseignement, vous avez besoin de l'autorisation de Philippe. Contactez Philippe, s'il vous plait.

 

Que pensez-vous du stage que vous avez dirigé ?

Me Iwami : J'apprécie beaucoup les efforts des organisateurs du stage qui s'est tenu à Saint-Brice sous Forêt, Val d'Oise, du 14 au 17 Octobre dernier. Grâce aux efforts de Philippe NGUYEN Thanh Thiên et des membres de son école, ainsi qu'avec la coopération de Monsieur le Maire Alain LORAND, j'ai pu ouvrir l'enseignement de MIYAMOTO Musashi à l'Europe.
Depuis son entrée dans le monde de Hyoho Niten Ichi Ryu, Philippe pratique toujours sérieusement et sincèrement. Il est venu au Japon plusieurs fois et a supporté des keiko (entraînements/exercices) extrêmement durs. Ce qu'il m'a montré pendant ces keiko éprouvants m'a donné confiance en lui. Je l'ai donc autorisé à organiser ce stage.
Ce fut un grand honneur pour moi d'avoir eu, à l'occasion de ce stage, la possibilité de connaître les stagiaires et leur attitude très sincère et sérieuse durant le keiko. Je dois à Musashi la chance de faire ces rencontres humaines magnifiques. J'espère que tous les stagiaires continueront à pratiquer le keiko de Hyoho Niten Ichi Ryu. Je leur donne rendez-vous pour le prochain stage du 6 au 9 Octobre 2005 au même lieu, à Saint-Brice sous Forêt en France.

 

Quels conseils donneriez-vous à un pratiquant ?

Me Iwami : Musashi a écrit dans son ouvrage majeur, le Gorin no sho, que le keiko d'un millier de jours s'appelle Tan et le keiko de dix mille jours s'appelle Ren. Mille jours représentent 3 ans et dix mille jours, 30 ans. Que cela soit trois ou trente ans, nous devons continuer le keiko sans arrêt. Ceci est un point très important : persévérer dans le keiko sans cesse.Bon courage ! "                                                                                                                                                  

 

 

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 15:19

Pourquoi les samuraï se servaient-ils tous de leur main droite en escrime ? On sait que les gauchers (comme Miyamoto Musashi) apprenaient à dégainer, couper et trancher avec la main droite. Les croyances médiévales en France, issues souvent de représentations ou interprétations religieuses, décrivent la main droite comme étant celle du divin. La puissance créatrice de Dieu était apportée dans beaucoup de peintures, mosaïques etc… par la main droite (bas reliefs ou fresques représentant Moïse recevant les tables de la loi de sa main droite par exemple). Pour revenir au Japon féodal, peut-être cette nécessité d’employer la main droite est-elle justifiée par d’autres croyances ou pratiques. Traditionnellement, les forgerons apposaient sur le côté droit de la soie une inscription servant à protéger le guerrier. Le sabre devait donc se placer sur la hanche gauche (pour dégainer de la main droite) afin de faire pointer l’inscription vers la personne et protéger le ki.

 

Par ailleurs, d’un point de vue purement démographique, on compte souvent dans les populations plus de droitiers que de gauchers. Si la majorité des guerriers portaient leur arme au côté gauche, cela est peut-être devenu la norme. L’harmonie japonaise aurait donc voulu que les gauchers se soient conformés au groupe.

 

L’obligation d’une norme a bien sûr son utilité. Dans la bataille, il est nécessaire que tous les hommes portent leur arme du même côté. La confusion aurait bien vite régné dans les rangs, si chaque soldat dégainant d’une manière différente, tranchait le bras de son voisin qui aurait dégainé de la main opposée.
De plus, porter le fourreau d’un côté différent ou systématiquement à droite aurait amené certaines personnes à voir leur saya s’entrechoquer en marchant du côté gauche de la voie (puisque les japonais utilisent depuis longtemps la voie gauche d’un chemin pour circuler, comme en Angleterre). Et cela est considéré comme une insulte.

Si vous avez d’autres explications à ce sujet, n’hésitez pas à me contacter. Je complèterai cet article en conséquence.

 

EDIT: précisions apportées par "James"


"Tout d'abord est apparu le Ken, sabre à lame droite d'origine chinoise, qui était utilisé en Chine avec un bouclier côté gauche ensuite est apparu le Tachi qui s'utilisé d'une seule main avec la main droite contre la tsuba.
Je pense donc que la tenue du sabre japonais dans la main droite vient de l'origine Chinoise des premières armes utilisés au Japon.
Ils montaient aussi à cheval côté droit contrairement à nous pour ne pas être gêné par le Tachi.

L' autre élément est certainement culturel.
Le fait d'être gaucher est mal vu au Japon, certains professeurs et parents "obligent" encore aujourd'hui les enfants à être droitier.

Pour finir une étude faîte par le docteur Tsunoda a démontré que les Japonais fonctionnent principalement avec l'hémisphère gauche du cerveau et ce côté du cerveau qui dirige la partie droite du corps."

 

Merci pour ces informations

 

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 13:38

MAISON DE LA CULTURE DU JAPON A PARIS

L'Esprit du Budô
L'Histoire des Arts Martiaux au Japon

 

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du mercredi 22 avril au dimanche 5 juillet 2010

 

Salle d'exposition niveau 2

Horaires du mardi au samedi: 12h00 à 19h00

Nocturne le jeudi jusqu'à 20h00

Ouverture exceptionnelle le dimanche 5 juillet de 12h00 à 19h00

Fermé les jours fériés

 

Tarif unique: 3.00€

Gratuit pour les adhérents MCJP et les enfants de moins de 12 ans (accompagnés par un adulte)

Visites de groupe sur réservation uniquement

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19 mars 2010 5 19 /03 /mars /2010 13:02
L'oshigata est une représentation de la lame d'un sabre sur du papier de riz, formant comme une empreinte.
Tout d'abord, avec de la gamme noire, le contour de la lame est restitué, puis par un frottis sur la soie, le mei est reproduit en négatif.
Les détails (hamon, hada etc...) sont refaits à la main aux mêmes dimensions.

Cette représentation permet de conserver une trace des caractéristiques de la lame.

Plus concrètement, voici à quoi ressemble un oshigata:
http://i64.servimg.com/u/f64/11/14/75/51/oshiga10.jpg


Vous pourrez aussi trouver tout un panel d'oshigata de l'ère Showa sur ce site (en anglais)
LIEN

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 12:17

Le Fermier et le Cheval

 

Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin lui déclare :
- Vous avez beaucoup de chance ! Personne ne m'offrirait un aussi beau cheval!
Le fermier répond :
- Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose...

Plus tard, le fils du fermier monte le cheval qui le fait tomber. Le fils du fermier se casse alors la jambe.
- Quelle horreur ! dit le voisin. Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose ! Peut-être celui qui vous a offert ce cheval voulait vous nuire. Maintenant, votre fils est estropié à vie !
- Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose...
répond à nouveau le fermier.
Par la suite, la guerre éclate. Tous les jeunes gens sont mobilisés, exceptéle fils du fermier.
- Votre fils sera le seul à ne pas partir en guerre. Assurément, il a beaucoup de chance ! annonce le voisin
Le fermier répond finalement :
- Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose...

 

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 11:56
Un léger apercu de la collection japonaise que vous pouvez contempler au British Museum de Londres (Juillet 2009)
La calligraphie est de Budo Shunkai, et signifie "Respect et Amour"



Photos de Shingen 

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 11:54

Un stage avec Sekiguchi Senseï est prévu dans l'Essone du 11 avril au 17 avril 2009.

Se déroulant à Savigny sur Orge (15 mn au sud de Paris), tous les participants sont acceptés, il suffit simplement de présenter un certificat médical d'aptitude ou une licence d'art martial (quelqu'il soit).

Voici les coordonnées pour tout renseignement ou inscriptions:
                                                                           06.80.38.25.66
                                                              www.komei.savigny-juku.new.fr

   
 

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