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BUSHIDÔ

BUSHIDÔ : Code d’honneur et de comportement social qui exigeait du guerrier, Bushi ou Samouraï – ce dernier étant d’un rang plus élevé –, le sens de la justice et de l’honnêteté, le courage et le mépris de la mort, la sympathie envers tous, la politesse et le respect de l’étiquette, la sincérité et le respect de la parole donnée, la loyauté absolue envers les supérieurs et enfin la défense de l’honneur, du nom et du clan. Selon ce code, les Bushi, et plus particulièrement les Samouraï, devaient observer une étiquette sévère et consacrer leur vie et leur esprit à une ou des activités ‘dépassant l’homme ordinaire’ et transcendant la vie et la mort. Le bushidô est une manière d’être, de se comporter envers ses semblables, et une fidélité absolue à une ligne de vie (autrefois à un maître, à un supérieur), qui faisait appel au respect de soi et des autres, quels qu’ils fussent, faibles ou forts, ainsi qu’à la maîtrise parfaite de son mental, de ses pulsions et de ses passions, afin de maintenir l’esprit en harmonie (Wa) avec l’univers. Il est évident que cet idéal n’était atteint que très rarement.

D’après Louis Frédéric, Dictionnaire des Arts Martiaux (éd. Félin).

31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 17:47

Voici la traduction d'une interview de William Scott Wilson, le célèbre traducteur, effectuée par la Kodansha USA.

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Q: Qu'est-ce que le Bushidô?

R: Le Bushidô pourrait être expliqué en partie par l'étymologie des caractères chinois utilisés dans le mot. BU provient de deux radicaux signifiant "arrêter" et "lance". Ainsi, même si le mot signifie aujourd'hui "martial" ou "affaire militaire", il a la sens de stopper une agression. SHI peut signifier "samurai", mais signifie aussi "gentilhomme" ou "érudit". En examinant le caractère, vous pouvez distinguer un homme avec de larges épaules mais avec ses pieds franchement campés dans le sol. DO, avec les radicaux de tête et de mouvement dépeignait à l'origine un moyen d'action réfléchi. Il désigne maintenant un chemin, une rue ou une voie. En ayant ceci en tête, nous pouvons comprendre le Bushidô comme un Moyen de Vie, à la fois éthique et martial, avec de l'autodiscipline comme doctrine fondamentale. L'autodiscipline demande au guerrier de considérer sur le moment sa place dans la société et l'éthique que cela implique, et de se forger dans la voie des arts martiaux. L'ensemble devrait finalement le mener à comprendre que ses ennemis fondamentaux sont sa propre ignorance et ses passions.

Q: Comment s'est développé le code et comment a t-il influencé la société japonaise? 

R: La classe guerrière commença à se développer en tant qu'entité reconnaissable vers les 11ème et 12ème siècles. Les meneurs de cette classe descendaient souvent de la noblesse, et de ce fait étaient des hommes éduqués et de lignage. Je dirais que le code se développa quand les chefs de la classe guerrière commencèrent à réfléchir à leur position dans la société et ce que cela représentait d'être un guerrier. Ils commencèrent d'abord à écrire ces pensées en tant que yuigon, dernières paroles à leurs descendants, ou en tant que kabegaki, littéralement "inscription sur mur", maximes destinées à tous leurs samuraï. Samuraï même est un mot intéressant, venant du classique saburau, "servir". Aussi, quand nous comprennons que le samuraï est "celui qui sert", nous voyons que les implications vont beaucoup plus loin que d'être simplement un soldat ou un combattant. Aussi, il est important de comprendre que les érudits confucéens avaient toujours réfléchi sur ce que cela signifiait que d'être un véritable gentilhomme, et qu'ils conclurent qu'un tel homme pouvait être autant martial que littéraire. Les japonais héritèrent tôt de ce système de pensée, et certains idéaux étaient déjà implicitement acceptés. La classe guerrière dirigea le pays pendant environ 650 ans, et son influence – politique, philosophique et même artistique, bénéficia d'une longue période pour infiltrer la société japonaise.

Q: Les samurai étaient pratiquement des hommes polymathes – intéressés par les arts, la cérémonie du thé, la religion, aussi bien que par les arts martiaux. Quel rôle jouèrent ces intérêts dans le développement du Bushidô? Comment s'intégrèrent les arts martiaux?  

R: Ce sujet remonte à l'idéal confucéen d'équilibre don’t ont hérité les japonais, probablement vers le 7ème siècle, ou à peu près. Le terme employé par les deux cultures pour exprimer ce concept, du "gentilhomme" pour les chinois et du guerrier pour les japonais, est hin, prononcé uruwashii en japonais, signifiant à la fois "équilibré" et "beau". L'étude des arts tels que la cérémonie du thé, la calligraphie, l'étude de la poésie ou de la littérature, et bien sûr les arts martiaux de l'escrime et de l'archerie, élargit la perspective d'un homme et sa compréhension du monde, et comme précisé ci-dessus, lui procurèrent l'outil pour s'autodiscipliner. Les arts martiaux furent inclus naturellement dans les devoirs du samurai, mais cela ne les rendit pas moins instructifs en devenant un être humain accompli.  

Q: A quoi ressemblait le combat au sabre?
Le style au sabre était-il différent en fonction des samuraï ?

R: Il y avait littéralement des centaines d'écoles d'escrime samurai vers 1800, comme mentionné précédemment, chaque école ayant accentué les différences de style et d'approches. Certaines faisaient sauter et bondir les étudiants, d'autres préconisaient de maintenir ses pieds solidement ancrés dans le sol; certaines enseignaient les différentes façons de tenir le sabre, d'autres une seule méthode seulement. Une école déclara que les techniques d'escrime arrivaient en second lieu après la méditation assise. Historiquement parlant, il y a eut des périodes durant lesquelles la plus grande partie de l'art du sabre était effectué à cheval, et d'autres principalement à pied. Aussi, comme la forme et la longueur du sabre varia tout au long des différentes époques, les styles de combats varièrent tout autant. Je suppose donc qu'un combat entre deux hommes qui étaient résolus à mourir devrait être très différent d'un combat dans lequel les hommes ne souhaitent pas être blessés.

Q: Comment la société japonaise reflète t-elle le code de nos jours?

R: Quand je suis arrivé la première fois pour vivre au Japon dans les années 60, je fus impressionné de voir combien les gens étaient dévoués et loyaux envers les sociétés qui les employaient. Quand j'ai finalement compris les termes samurai et saburau, cela commença à avoir du sens. Tandis que ces hommes  (les femmes en général ne resteraient pas longtemps dans une société, abandonnant le travail pour le mariage) ne portaient bien sûr pas de sabre, ils semblaient représenter cet ancien sens du service, du devoir, de la loyauté et même de la fierté samuraï. Cela peut paraître étrange dans notre culture "moi d'abord", mais cela m'impressionna que la société ait pris en quelque sorte la place du seigneur féodal, et que la rente du samuraï soit devenue le salaire des cols-blancs. Cela est sur un plan sociétal. Sur le plan individuel, j'ai souvent senti que les japonais avaient une forte résolution, peut-être de par ce passé culturel du Bushidô, pour résoudre les problèmes plutôt que de les contourner.

 

traduction par Shingen

 

 

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 13:18

Le Tachi précède la Katana dans l'histoire du sabre japonais. Voici dans les lignes qui suivent une mise en parallèle de ces deux armes.

 

De nombreux ouvrages définissent les deux termes.

D'après  Florence Braustein, "le tachi se portait à la ceinture au moyen d'une bélière de cuir ou de soie. D'une longueur comprise entre 60 et 76 cm, à la courbure profonde, c'est un sabre utilisé par les cavaliers."

D'après Tamio Tsuchiko, le tachi est "une épée incurvée avec une lame plus longue que 24in (60cm). Il était porté  suspendu à la ceinture avec le tranchant face au sol. Les tachi étaient produits durant la période Koto, avant 1596. Plus tard, certaines lames produites originellement en tant que tachi furent converties en katana par un raccourcissement de la soie (ou de la portion de la lame qui s'étend sous le hamachi et le munemachi); cette procédure cause inévitablement la perte de toute signature."

William Deal donne une définition très intéressante: "le terme tachi est employé pour désigner une longue épée d'abord utilisée par les nobles de la période Heian à la période Muromachi. Les lames de tachi étaient arquées et plus longues que celles des katana et étaient portées de manières différentes. Le terme tachi se réfère spécifiquement aux épées portées suspendues à la hanche avec le tranchant vers le bas. Par contraste, le katana était porté avec la surface tranchante face vers le haut et porté en travers de la ceinture. Les tachi étaient généralement produits pour les aristocrates en tant qu'atours indiquant une position sociale et un rang de la cour impériale. Sous le gouvernement militaire, les seigneurs de guerre et les vassaux militaires balayèrent les vestiges de l'ancien ordre aristocratique, en préférant peut-être des épées telles que les katana pour l'avantage tactique qu'ils offraient, en tant que dernier recours pour la défense dans un combat en face à face."

Stephen Turnbull confirme cette dernière idée: "d'abord utilisé par des guerriers trop pauvres pour se permettre de posséder un tachi, il (le katana) supplanta finalement le tachi comme arme de choix, car sa taille et son positionnement permettait au porteur d'effectuer un coup dévastateur directement à partir du fourreau."
Le tachi fut donc supplanté dans le temps de par ces deux raisons:

 

puce.gifle manque de moyens de certains guerriers de pouvoir s'offrir une telle arme.

Ces guerriers sont les fantassins, le tachi étant essentiellement utilisé sur le champ de bataille par les bushi à cheval, plus haut gradés.
Les fantassins portaient des armes appelées uchi-gatana. D'après Karl Friday: " l'uchi-gatana se développa probablement en tant que tachi des hommes pauvres". Turnbull s'y réfère également dans son ouvrage The Samuraï Swordsman, en page 25: "Le katana était utilisé avant la période Muromachi, mais de façon limitée, c’est-à dire que seuls les hommes de bas rang le portaient. Dans ce cas, on parlait plus d'uchi-gatana, porté de la même façon que le katana, c'est-à dire en travers de la ceinture."

Enfin, selon Serge Mol, "dans la période Muromachi, les dagues devinrent plus longues et se développèrent graduellement en uchigatana (épée qui frappe/perce). A l'origine, l'uchigatana avait une lame droite faisant jusqu'à 60 cm de long, le rendant approprié comme poignard. Plus tard, des versions plus longues, plus courbes de l'uchigatana furent développées, résultant en une arme connue aujourd'hui sous le nom de daïto (épée longue), et plus communément katana. Au départ, l'uchigatana était complémentaire du tachi, mais durant la période Azuchi-Momoyama (1576-1600), il devint si populaire qu'il remplaça le tachi. A la place, deux uchigatana étaient portés – un long et un court. Le plus court, faisant jusqu'à 60 cm de longueur, était aussi appelé chiisagatan (petit katana), ou wakizashi (les caractères les plus communs signifiant 'inséré au côté')"
On se rend compte que la définition de Mol apporte une notion supplémentaire: les guerriers de hauts rangs portaient deux sabres: un tachi et une lame plus courte. Turnbull tout comme Friday font référence à la "dague" mentionnée ici. "Ce que nous voyons comme étant porté dans des rouleaux tels que le Heiji Monogatari Emaki sont le tachi, qui est suspendu sur une ceinture séparée avec le tranchant vers le bas, et un sabre plus court, qui est introduit en-travers de la large écharpe autour de la taille de l'armure."
Le tachi, que beaucoup de guerriers ne pouvaient pas posséder, fut donc supplanté par l'uchigatana, qui semble être un dérivé de la dague que les guerriers nobles possédaient. L'uchigatana devint lui-même le katana que nous connaissons.

 

puce.gifle besoin d'évoluer dans les combats  en raison d'un manque de maniabilité du tachi.

Du fait de sa longueur, il est difficile de dégainer rapidement une telle arme. Selon Kôkan Nagayama: "Lorsqu’on utilise un tachi, deux actions discrètes - le dégainé du fourreau et la coupe - sont nécessaires. Mais lorsqu’on utilise un katana, l’action du dégainé est continue et devient l’action de couper, en d’autres mots, les deux actions peuvent être effectuées dans le même temps. Le katana est apparu comme le résultat de changements dans la façon dont les batailles étaient menées, le combat était devenu quelque peu féroce et demandait une réponse plus rapide." (The connoisseur's book of Japanese swords) Le port du tachi  à cheval favorisait par ailleurs un dégainé vertical et le tranchant vers le bas empêchait toute attaque surprise (Early Japanese sword guards, de Masayuki Sasano et Shihachi Fujimoto, page 7)
Il faut également savoir que le poids de l'arme était important. Comme il ne servait pas d'arme défensive mais offensive, le tachi devait avoir de la puissance pour couper les armures. De par son poids, les hommes devaient l'employer à deux mains, ce qui renforçait la puissance des coups. Les explications de Stephen Turnbull nous permettent d'appréhender la façon dont devait être utilisé le tachi: "le tachi devait être tenu à deux mains et des coups violents plutôt que des mouvements d’estoc devaient être le mode normal d’opération. Quand l’emploi du tachi est décrit dans les gunkimono (récits de guerre), nous notons l’emploi de verbes qui peuvent être le mieux traduits par « couper », « frapper » ou « entailler ». Dans le Mutsu Waki :
      
‘avant que les mots n’aient quitté sa bouche, il commença à former un chemin au-travers du centre de l’armée ennemie, frappant

       à droite et à gauche si sauvagement que personne ne s’aventurait à lui faire face' "
Turnbull continue en statuant qu’à l’inverse, l’emploi d’une lame plus courte est décrit par des termes tels que "poignarder/percer" ou "projeter" (on peut imaginer ici l’action de dégainer, où la lame est ‘lancée’ vers l’avant). Il illustre ses dires d’exemples tirés du Heike Monogatari, du Taiheiki ou du Gikeiki. La puissance délivrée par la tachi s’explique par sa courbure et par le fait qu’il soit tenu à deux mains.

 

gif-katana.gif


On constate ainsi que le tachi semblait peu adapté pour les combats rapprochés, raison pour laquelle il tomba en désuétude

En complément de ce survol historique et des définitions données sur les deux armes, on peut différencier le tachi du katana par plusieurs critères plus ou moins standards:
puce.gifle type de monture: fourreau suspendu pour le tachi (jindashi-zukuri), ou passé en travers de la ceinture pour la katana. Le fourreau du tachi est beaucoup plus décoré que celui du katana (on parle alors de sayamaki-no-tachi);

puce.gifla longueur de la lame: en 1730, la longueur du tachi fut officiellement établie entre 17.5 et 26.5in. (76/79 cm) (A Glossary of the Construction, Decoration and Use of Arms and Armor). La longueur usuelle du katana est de 66 à 76 cm.

puce.gifla signature sur la soie, qui détermine le sens du port de la lame: "La signature de tachi et de katana était habituellement inscrite sur l’extérieur de la soie ; le côté qui apparaissait sur l’extérieur variait en fonction de ce qu’une lame était portée en style tachi (tranchant vers le bas) ou en style katana (tranchant vers le haut). De ce fait, les signatures sur katana (katana-mei) et de tachi (tachi-mei) sont typiquement situées sur des côtés opposés." (The connoisseur's book of Japanese swords, de Kōkan Nagayama);

puce.gifla courbure (sori) de la lame: le tachi a une courbure de type toriizori ou koshizori; (The new generation of Japanese swordsmiths). Elle est souvent plus prononcée que celle du katana;

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puce.giffumbari plus prononcé sur les tachi (The Japanese Sword)

puce.gifla pointe (kissaki) est surtout de type ko-kissaki sur les tachi dans la période Heian tardive (The new generation of Japanese swordsmiths);

puce.gifhamon souvent de type suguha sur les tachi: ligne de trempe plus droite et parallèle au  hasaki (The Japanese sword);

puce.gifkashira de style kabuto-gane ("casque metallique") sur les tachi (Samurai:  the weapons and spirit of the Japanese warrior).Ce chapeau s'avance beaucoup plus sur la poignée et recouvre plus le tressage que la simple kashira;

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puce.gifla garde (tsuba) du tachi ressemble au type de garde des sabres chinois et est appelée shitogi-tsuba : "un type précoce de garde qui fut employé sur les tachi de cérémonie longtemps après que son utilisation soit arrêtée sur les sabres de combat. La forme originale dériverait des gateaux de riz rituels, appelés shitogi, qui étaient faits en écrasant une poignée de riz cuit pour y laisser les impressions des doigts. Bien que cette garde soit d'une épaisseur considerable elle est étroite et apporte peu de protection pour la main. On y ajouta donc des anneaux de métal sur chaque côté." (elle devient alors une Kara-Tsuba) (George Cameron Stone – traduction par Shingen). Voici un exemple de Kara Tsuba, qui pourrait être apparentée aux gardes de sabres chinois de la dynastie Tang:

 

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http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/tsuba010.jpg

 

 

Il arriva que des lames de tachi furent raccourcies, au point de faire disparaître la soie originale. Montées en katana, elles devinrent donc des lames de katanas.
 

 

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http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/comple11.gif

(d'après George Cameron Stone, Kanzan Satô et Markus Sesko notamment)


AMA-OI: renfort métallique longitudinal situé à l'extrêmité du fourreau;
AOI-TSUBA: en dehors du type shitogi-tsuba, c'est un type de garde de tachi, avec des seppa très larges;

HO-HO TACHI: tachi dont le pommeau représente une tête de phœnix;
HYOGO-GUSARI (ou SAGURI): partie en chaîne (kusari) permettant de suspendre le tachi;

KANAGU: ensemble des accessoires de tachi (appelés kodugu sur le katana);
KUCHI-KANAMONO ou KANE-GUCHI : embouchure du fourreau sur le tachi
O-SEPPA: seppa (large) de tachi ;

OBI-TORI : anneaux de bélières, fixés sur le fourreau du tachi;
SEMEGANE : anneaux métalliques renforçant le fourreau du tachi, généralement au nombre de trois;

SHIBA-BIKI: ama-oi situé sur le tiers inférieur du fourreau ;
TAWARA-BYO: décorations sur la poignée, en plus des tsuka-ai;
TENUKI-NO-O : cordelette qui servait à maintenir en place le tachi en passant au travers de la soie, à la place de la cheville (mekugi);

TSUKA-AI: pièce d'ornement remplaçant le menuki sur le tachi;

TSUTSU-KANAMONO : accessoire recouvrant le fourreau du tachi entre les suspensions, tel un "tube";
UDENUKI : cordelette de cuir passée au travers des udenuki-ana (trous dans la tsuba) pour attacher le sabre autour du poignet et ainsi prévenir la perte du tachi lorsqu'utilisé à une seule main (katate-uchi) à cheval;

YAGURAGANE: pièces triangulaires pouvant remplacer les obitori, dans lesquelles passent le cordon pour suspendre le tachi

 

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EFU-NO-TACHI (ou KENUKIGATA-TACHI, ou YAKEN): tachi dont la poignée est percée. Appelé Efu-no-tachi car porté par les gardes impériaux (efu). Le mekugi est remplacé par un accessoire ouvragé ressemblant à une pince à épiler ("kenukigata")

ITO-MAKI-NO-TACHI: tachi possédant une poignée ainsi qu'une partie du fourreau tressée.

KAZARI-TACHI (ou HOSODACHI) : "épée de cérémonie", tachi dont la poignée est dénuée de tressage et à la lame étroite.

KURO-URUSHI-TACHI: tachi laqué de noir (kuro: noir – urushi: laque), arboré par les guerriers braves. La garde de ce modèle se nomme KAWA TSUBA , et est faite de plusieurs couches de cuir durcies avec de la laque noire.
TSUKURI (ou ZUKURI): montures de tachi en général

 

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Sources

 

Âge des héros, âge des guerriers: géographie sacrée et corporelle du guerrier japonais avant l'ère Meiji, de Florence Braunstein

 

A Glossary of the Construction, Decoration and Use of Arms and Armor, de George Cameron Stone

 

Ancient Chinese Warfare, de Ralph D. Sawyer

 

Classical weaponry of Japan: special weapons and tactics of the martial arts, de Serge Mol

 

Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des art martiaux d'extrême orient, de Gabrielle Habersetzer,Roland Habersetzer

 

Handbook of Sword Fittings related Terms, de Markus Sesko

 

Handbook to life in medieval and early modern Japan, de William E. Deal

 

Japan encyclopedia, de Louis Frédéric

 

Katana : The Samurai Sword: 950-1877, de Stephen Turnbull

 

Nippon-tô: the Japanese sword, de Inami Hakusui

 

Samuraï: the weapons and spirit of the Japanese warrior, de Clive Sinclaire

 

Samuraï, warfare and the State in early medieval Japan, de Karl Friday

 

The connoisseur's book of Japanese swords, de Kōkan Nagayama

 

The Japanese sword, de Kanzan Satō

 

The new generation of Japanese swordsmiths, de Tamio Tsuchiko,Kenji Mishina

 

The Samurai Swordsman: Master of War, de Stephen Turnbull

 

 

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 15:43

http://i39.servimg.com/u/f39/11/14/75/51/willia10.gif SITE DE L'AUTEUR

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 11:31

puce.gifLes 36 stratégies secrètes des guerriers chinois

de Hiroshi Moriya

éditions BUDO

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/36_str11.jpgChacune des stratégies de combat et de diversion contenues dans ce livre est un trésor distillant la sagesse chinoise et la pensée orientale.
Hiroshi Moriya, autorité reconnue en matière de culture et de philosophie chinoise, analyse et explique ces stratégies, prenant des exemples dans l'histoire ancienne et contemporaine afin d'en dégager plus précisément le sens.
Ce recueil se présente en six parties de six chapitres qui offrent tous un aperçu du passé d'une grande valeur pour le lecteur d'aujourd'hui lui permettant de comprendre mieux la Chine contemporaine. Cet ouvrage donne à l'homme d'affaires, au diplomate, au politicien, au stratège militaire, à l'artiste martial, ou au sportif de haut niveau les clefs pour comprendre, interpréter et contrer les actions de l'adversaire même le plus intimidant.
Une analyse de l'esprit stratégique et combatif chinois.

Hiroshi MORIYA est un spécialiste de la culture et de la philosophie chinoise. Au cours des cinquante dernières années, il s'est consacré à expliquer le chinois à travers le monde et plus particulièrement dans son pays, le Japon. Il a écrit plus de soixante-dix livres sur la Chine et, depuis 1940, il a visité la Chine plus de cinquante fois. Moriya vit près de Tokyo.

Extrait de la préface

"La légende veut qu'au moment où Yamamoto Kansuke allait se voir adoubé par le jeune seigneur de la guerre, Takeda Shingen, l'un des plus puissants vassaux du clan Shingen le défia en duel, en présence du seigneur et de ses gens. Kansuke, un sabreur puissant de l'école de Kyoto, n'avait plus qu'un oeil, était boiteux et avait perdu plusieurs doigts. Il s'agissait, en réalité, d'un rônin, étranger au fief de Shingen, dont la loyauté, aux yeux de son adversaire, pouvait être mise en doute.
Ce défi était inattendu, mais Kansuke l'accepta dans l'instant, insistant, néanmoins, pour qu'il soit appelé une «bataille» plutôt qu'un duel. Invoquant ses multiples infirmités, Kansuke demanda également que cette bataille se déroulât sur une petite barque qui était ancrée au milieu du lac voisin. Cela devait égaliser les chances, puisque les deux hommes se trouveraient limités dans leurs mouvements au cours du combat. Malgré la consternation que ces conditions soulevèrent parmi les vassaux présents, Shingen ne tarda pas à les accepter.
Kansuke et le vassal de Shingen furent transportés sur une petite embarcation jusqu'à la barque ancrée au large, et ils grimpèrent aussitôt à bord. Sans autre préambule, Kansuke perça brusquement un trou dans le fond de la barque avec le fourreau de son sabre, sauta sur le bateau qui les avait amenés jusque-là et repoussa au loin la petite embarcation. Le vassal, qui ne savait pas nager, se retrouva bientôt seul, prisonnier d'une barque qui s'enfonçait irrémédiablement, sans pouvoir s'échapper. Sur ces entrefaites, Kansuke lança une corde à l'homme et le tira jusqu'à la rive, lui sauvant ainsi la vie.
Observant attentivement toute l'affaire depuis la rive, Shingen ne tarda pas à percevoir la profondeur de la stratégie de Kansuke et décida immédiatement de le prendre à son service, doublant le traitement qui lui avait été initialement proposé."


 

puce.gifLes 36 stratagèmes: manuel secret de l'art de la guerre

Auteur anonyme

Editions Rivages

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/36_str12.jpg

En 1939, sur un marché de Chine du nord, un officiel du Guomindang découvre un livre de recettes d'immortalité. A la fin de l'ouvrage se trouve un court traité de stratégie militaire : "Les 36 stratagèmes" (ou 36 Ji). Ce recueil secret datant probablement de l'époque de la dynastie des Ming offre un tableau exhaustif de toutes les ruses et stratagèmes militaires de l'époque. Ce petit traité inspiré du Livre des Mutations et de la Philosophie des Légistes propose des solutions pour faire face à toutes les batailles, même les plus critiques.

 

Le traité est introduit par une courte préface intitulée "Six par six : trente six" qui révèle les influences de la numérologie chinoise dans le choix du découpage en chapitre du texte qui suit. Ainsi, le corps du document est découpé en six chapitres, eux-mêmes subdivisés en six sous-chapitres. Chaque sous-chapitre est introduit par une courte maxime, suivie d'un commentaire explicatif qui en donne l'interprétation.

 

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 16:53

"Le menkô est un masque de métal couvrant soit toutes les parties, présentant des trous pour les yeux et les narines, dans quel cas il est appelé Menpô, soit plus petit, couvrant seulement les joues et la portion du visage sous le nez, auquel cas il est appelé Ho-Ate" Josiah Conder.

 

En vérité, on peut classer la protection du visage (généralement appelée men yoro, mengu ou katchu-men) en plus de groupes que cette répartition donnée par Conder:

 

puce.gifHappuri – masque couvrant le front et les joues (utilisé par les ashigaru). Il n'y a pas de nodowa

puce.gifHanbo (ou tsubame-bo, tsubakuro-bo, tsubame-gata, embigata, yembi-gata) – demi-masque, couvrant la gorge et le menton, appelé "queue d'hirondelle"

puce.gifHoate (ou saru-bô "visage de singe") – demi masque, couvrant la gorge, le menton et les joues

puce.gifMenpo – demi-masque, couvrant tout le visage jusqu'au  niveau des yeux. Dans ce cas, la partie du nez peut être amovible

puce.gifSômen (parfois So-Mempô; Matt Garbutt l'appelle menbô) – masque complet couvrant tout le visage.

D'après Anthony J. Bryant, les sômen "n'étaient pas très bien étudiés, car, tandis qu'ils servaient de protection, ils limitaient la respiration et la vision; de ce fait, ils étaient rarement portés".

 Le guerrier ne pouvant pas ouvrir la bouche en portant son masque devait par exemple s'il était assoiffé, utiliser la tige de bambou qui formait les flèches pour boire. (Garbutt)

 

   

Je ne compte pas dans cette division le Nodowa (gorgerin) qui pouvait parfois se porter seul, sans masque. On peut voir ci-contre la forme de cet accessoire.

 

Le gorgerin était porté par des bushi de haut rang. Il était fait de 2 ou 3 rangs de plates lacées fermement sur une lame plus large en forme de U. Les meilleurs Nodowa sont faits de kozane. Cet accessoire s'est développé à partir du 6° siècle et dérive d'un collier cuirassé en plaques de métal ou en peau de requin anciennement porté sous le do et attaché à un support matelassé de cuir ou de tissu appelé eri-mawari.


Il y a différents types de gorgerins, qui dérivent tous de la forme basique Nodowa:

puce.gifNodawa – gorgerin attaché par des cordes à l'arrière du cou

puce.gifMeguriwa – gorgerin attaché au kabuto par des crochets

puce.gifEriwa – gorgerin attaché par une boucle

puce.gifGuruwa – extension du nodowa, se présentant comme des ailettes ou un anneau de métal entourant complètement le cou. Il pouvait disposer d'une charnière sur un des côtés et d'un bouton pour le maintenir sur le côté opposé; ou bien être simplement noué par une cordelette.

 

GURUWA

 

  

Avant d'enfiler le masque, les bushi devaient se munir d'un tissu (fukuza) qu'ils plaçaient sur le menton. Ils attachaient ensuite le masque avec des cordelettes nouées derrière la tête. La face interne du mempô était laquée pour ne pas irriter la peau (d'une couleur correspondant au reste de l'armure).

"Le milieu d'une corde souple et lourde était attaché à l'anneau situé à l'arrière du casque et la corde était lacée depuis les anneaux aux attaches du mempô et finalement nouée sous le menton du porteur". (Stone)


Le masque pouvait présenter des trous pour faire s'écouler la sueur. Ces trous sont appelés asenagashi-no-ana (ou asenagashi-no-kan)  situé sous le menton, parfois agrémentés d'un tube appelé tsuyo-otoshi-no-kubo.

 impress. sur bois - Hayakawa Kyuukei

Afin de montrer une apparence redoutable, les men yoroi portaient des accessoires exagérés tels que des verrues, des moustaches, des barbes ou des dents en or ou en argent. On leur donnait également l'apparence de démons ou d'esprits maléfiques.

   

"Ces masques étaient faits de façon à représenter des visages d'hommes, de démons ou d'animaux et étaient très intelligemment faits, les hommes âgés portant des masques de jeunes hommes et vice-versa." (Gilbertson et Kowaki)

 

Ci-après, voici les dénominations que l'on peut donner au masque en fonction de l'apparence: 


http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifAkuryo-bo - représentation d'un mauvais esprithttp://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/yasuri11.gif

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifBijo-bo - visage féminin sans dent, à la peau lisse et à la grande bouche

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifEmi-bo - masque avec un très large sourire

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifEtchu-bo (ou etchu-men, yasuri-men) -  masque strié

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifGenjoraku-bo - le genjoraku est un personnage de la mythologie indienne apparaissant dans les danses de type Bugaku et Gigaku (forme archaïque du gigaku, disparue à la période Edo)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKarasu-bo - masque avec un bec de corbeau (voir masque rouge ci-dessous)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKarura-ho - Garuda est un oiseau mythique dans la mythologie hindoue, monture de Vishnu. Il est appelé Karura en japonais. 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKorai-bo - masque de visage coréen

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKotakuraku-men - masque avec un bec de corbeau beaucoup plus long que celui du type Karasu, tombant plus vers le sol

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKuro-urushi mempo - masque laqué de noir (laque noire: kuro)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKusari-mempô - à la place du yodarekake se trouve une kusari, pièce de tissu recouverte de maillons

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifMoriyo - visage de fantôme

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifNeri-ho - masque fait de cuir bouilli et durci 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOie-bo - type très rare de masque, qui aurait été inventé par Iwai Yozaemon

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOkina-bo - visage de vieil home avec longue barbe et moustache (dérivé du masque de théâtre Noh)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOnimen: masque de démon (parfois avec des crocs, comme pour le démon Hannya)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOnna-men - visage de femme

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifRessei-men "puissance furieuse" (ou shiwa-men, shiwa = ride) - masque présentant des rides, des dents et souvent des moustaches avec une expression violente. 

             http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifNara-men - type de ressei-men, présentant de nombreuses rides sur le nez, produit massivement durant la période Nara

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifRyubu-bo - un masque présentant peu de rides, sans moustache et avec une expression sereine et noble

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifShishiguchi-men: masque dérivé du théâtre Noh représentant un lion chinois. La bouche est souvent carréeavec des crocs et une large langue rouge.

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifTengu-bo - visage de tengu, personnage mystérieux, soit avec un long nez (tori-tengu), soit avec un bec de corbeau (dans ce cas, il s'agit d'un karasu-bo)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifWarawazura - visage de garcon

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifUba-ho - visage de femme âgée, sans dents, avec une petite bouche sans ride

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/karasu11.gif

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/myochi11.jpg

Il faut savoir que les masques pouvaient être signés. On trouve notamment des signatures de Muneharu, M unehide ou  Muneakira tous de l'école Myôchin (fondée par Myôchin Munesuke). On peut voir ci-contre à droite une signature qui pourrait être celle de Munekata, forgeron qui fut employé par le clan Tsugara. Il vécut à la période Edo et était fils de Myôchin Jirobei.

Les mengu de l'école sont caractérisés par des traits typiques: pommettes prononcées, oreilles réalistes, menton proéminent et parfois exagéré, rides marquées.

On connait d'autres écoles telles qu'Iwai connue pour ses harikake-mempo et Haruta. Ces dernières se spécialisèrent dans le montage et le façonnage des armures produites par l'école Myôchin.

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/mempo_10.gif

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/termin10.gif


http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifHoshi: rivets 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifIta-yodarekake: gorgerin à 3 plates au lieu de quatre

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKuchi: bouche du masque

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifHachi-tsuke-no-ita: la plate supérieure

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifHishinui-no-ita: plate inférieure

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOrikugi (ou "odayori-no-kugi", "ogarami", "o tasuke-no-kugi", "otayori-no-kugi","odome") : crochets ou anneaux sur le côté du masque au niveau des joues. Servaient à attacher les cordes du kabuto (shinobi-no-o).

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifUe-ge: "cheveux transplantés" - cheveux ou moustaches sur le masque faits de crins de chevaux.

Si en poils d'ours: shiro-kuma-ge (ours polaire: haguma - ours brun: shaguma). Si en poils de yak: kuchi-hige.

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifYadome: protection sur le côté contre les flèches

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/mempo_10.pngLE LACAGE DU YODARE-KAKE OU DU NODOWA

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifHi-odoshi: laçage rouge

 http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKebiki-odoshi: laçage serré

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifKon-ito-kebiki-odoshi: laçage serré bleu foncé

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifMurasaki-odoshi: laçage pourpre

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifOdoshi-ge: le tissu pour laçage

 http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifSugake-otoshi: laçage espacé


LA LAQUE (URUSHI)

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifSabi-nuri: laque imitant le fer naturel oxydé

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/puce10.gifShu-urushi: laque rouge. Cette laque permettait en se reflétant sur le visage du guerrier de lui donner un aspect plus féroce.

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/imafuk11.jpg

Imafuku Zenkuro Koretada (un des 24 généraux de la

province de Kai) mettant son mempô - British Museum

 

 

Sources

 

Secrets of the samurai: a survey of the martial arts of feudal Japan, de Oscar Ratti, Adele Westbrook

A Glossary of the Construction, Decoration and Use of Arms and Armor, de George Cameron Stone

The Watanabe Art Musuem Samurai Armour CollectionVolume I ~ Kabuto & Mengu, de Trevor Absolon

Encyclopédie technique, historique, biographique et culturelle des arts, de Gabrielle Habersetzer, Roland Habersetzer 

Oriental Armour, de H. Russell Robinson

The Ethos of Noh: Actors And Their Art, de Eric C. Rath

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 16:44

"Pareil à la rosée j'apparais

Pareil à la rosée je disparais.

Telle est ma vie.

Même la splendeur de Naniwa

N'est qu'un songe dans un songe"

Toyotomi Hideyoshi (Hideyoshi, Mary Elizabeth Berry)

 

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"Même une longue vie de prospérité n'est qu'un verre de sake

Une vie de 49 ans est passée comme un rêve

Je ne sais pas ce qu'est la vie, ni la mort

Année après année, tout n'est que rêve.

Le Ciel comme l'Enfer sont laissés derrière;

Je me tiens dans le crépuscule du clair de lune

Libéré des vapeurs de l'attachement"

Uesugi Kenshin (Zen and Japanese Culture, Daisetz Teitarô Suzuki)

 

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"Que l'on meure ou que l'on survive est la même chose

N'emmener personne avec soi est la seule différence.

Ah, que cela est plaisant! Deux réveils et un repos.

Ce rêve d'un monde fuyant! Les teintes rosées de l'aube précoce."

Tokugawa Ieyasu (The maker of modern Japan: the life of Tokugawa Ieyasu, Arthur Lindsay Sadler)

 

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"Ces jours-ci

Mes pensées les plus profondes me rappellent

Un lever de soleil automnal

Quand l'appel du cerf

résonnait à travers les champs"

Fujiwara-no-Yoshitsune (Japanese death poems, Yoel Hoffmann)

 

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"Ainsi la nuit tomba.

Hier aussi

Le soleil périclita

Derrière les pics des montagnes

Et les cloches sonnèrent"

Eifuku Mon'in (Japanese death poems, Yoel Hoffmann)

 

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"La lune dans l'eau

Un soubresaut

Et elle s'écoule."

Oshima Ryota (Japanese death poems, Yoel Hoffmann)

 

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"Sans savoir

Que mon corps repose

Sur les rochers du Mont Kamo

Mon amour m'attend."

Yosami-no-Otome (Japanese death poems, Yoal Hoffmann)

 

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"Je ne fais qu'un avec cela, cela seulement.

Vous, mes disciples

Maintenez-le fermement.

Maintenant je peux prendre ma dernière inspiration."

Daibai (Zen poems of China and Japan, Lucien Stryk)

 

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"Si nous vivions pour toujours, si les rosées d'Adashino ne disparaissaient jamais, que la fumée sur Toribeyama ne se dissipait jamais, les hommes ressentiraient peu la délicatesse des choses. La beauté de la vie réside dans son impermanence. L'homme vit le plus longtemps parmi toutes les choses vivantes - considérez l'épéhémère, la cigalle - et même une année vécue paisiblement semble longue. Cependant, pour des choses telles que l'amour du monde un millier d'années s'écouleraient comme le rêve d'une nuit."

Kenko Yoshida (Zen poems of China and Japan, Lucien Stryk)

 

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"L'issue parfaite:

Il n'y a pas de passé, présent, futur.

Aube après aube, le soleil!

Nuit après nuit, la lune!"

Getsudo (Zen poems of China and Japan, Lucien Stryk)

 

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"76 - faits

Dans cette vie -

Je n'ai pas recherché le paradis,

Je ne crains pas l'enfer.

J'étendrai ces os

Au-delà du Triple Monde

Sans passion, Imperturbé"

Shofu (Zen poetry: let the spring breeze enter, Lucien Stryk)

 

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"Je sais que moi aussi

Je peux ne pas assister à demain;

Mais aujourd'hui au moins

Alors que mon soleil ne s'est pas encore couché

Mon chagrin va à quelqu'un d'autre."

Ki no Tsurayuki (Traditional japanese poetry: an anthology, Steven Carter)

Dans ce poème, l'auteur se lamente de la mort de Ki-no-Tomonori

 

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"Pour les fleurs de cerisiers

Tomber comme de la neige

est assez triste.

Comment les brises qui soufflent

Se poposent-elles de les disperser?"

Oshikochi no Mitsune (Traditional japanese poetry: an anthology, Steven Carter)

 

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"Même à Nara -

l'ancienne cité royale

Qui est une ancienne demeure -

Les fleurs sont arrivées à éclosion

dans les couleurs du passé."

Empereur Nara (Traditional japanese poetry: an anthology, Steven Carter)

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/akashi10.jpg

Le général Akashi Gidayu écrivant un poème avant de se faire seppukku (estampe par Yoshitoshi) 

 

traductions par Shingen

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 17:55

Torii Sune'emon Katsutaka (1540 -  1575 période Sengoku) fut un ashigaru au service de la famille Okudaira, vassale des Tokugawa.


Pour en venir à l'acte de bravoure dont Torii Sune'emon fit preuve à la bataille de Nagashino, il faut au préalable expliquer le contexte de cette bataille.
Le seigneur de Torii était en 1575 Okudaira Sadamasa, fils d'Okudaira Sadayoshi. Les Okudaira étaient loyaux aux Tokugawa. Forcés de rejoindre les forces du clan Takeda vers 1572, ils rompirent pourtant cette alliance à la mort de Takeda Shingen, ce que le fils de Shingen, Katsuyori ne leur pardonna jamais. La femme de Sadamasa et son fils furent crucifiés en punition de cette trahison.
La rébéllion des Okudaira fut un des antécédents de la bataille de Nagashino. Cependant, l'intérêt principal pour Katsuyori dans cette guerre était de prendre la place forte d'Okazaki, capitale de la province de Mikawa, où se situaient les quartiers généraux de Tokugawa Ieyasu.


Le 30 mai 1575, les forces des Takeda (soit 15 000 hommes) quittèrent le fief de Kofu pour marcher vers la province de Mikawa. Cette décision prise par Katsuyori allait à l'encontre de la volonté des 24 grands généraux de Shingen, qui combattaient encore Uesugi Kenshin au nord, mais également de celle de son propre père qui avait fait promettre à ses vassaux d'abandonner son œuvre conquérante à sa mort. Le jour précédent leur départ marquait d'ailleurs la date d'anniversaire de la mort de Takeda Shingen et les hommes étaient allés prier au temple de Shingen. Cependant, la volonté irrépressible de Katsuyori de surpasser son père mena son clan à sa perte, malgré toutes les prières effectuées ce jour.
Katsuyori pensait pouvoir sérieusement battre le clan Tokugawa: il avait soudoyé dans l'administration un homme de haut rang, nommé Oda Yashiro. Ce dernier avait une telle importance dans les affaires financières des Tokugawa et une telle intégrité, que nul n'aurait pu prévoir le complot. Le château d'Okazaki étant également tenu par le fils de Tokugawa Ieyasu. Katsuyori pensait donc sa réussite certaine, Tokugawa Ieyasu étant absent. Mais avant même que Katsuyori n'arrive à Okazaki, son complot fut découvert et Oga Yashiro fut mis à mort.  Katsuyori apprit la nouvelle alors qu'il se trouvait dans les environs d'Asuke. Réalisant qu'il ne pouvait plus attaquer Okazaki, il bifurqua vers Tsukude à l'est. Arrivé au fleuve Toyokawa, il continua vers le sud. Il brûle le 13 juin les forteresses de Nirengi et Ushikubo qui faisaient office de défense pour le château de Yoshida. Arrivé à Yoshida même, quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre que Tokugawa Ieyasu se tenait lui aussi dans la place! Ieyasu avait anticipé ses mouvements, et jugeant que le château de Yoshida serait la seconde cible de Katsuyori, il avait laissé la place forte d'Okazaki à son fils pour partir en hâte (judicieusement) avec 7000 hommes.
Il apparut vite évident que le siège de Yoshida demanderait du temps à Katsuyori, qui craignait d'être attaqué par l'arrière. Les Takeda abandonnèrent donc cette campagne et se tournèrent vers un autre objectif. Bien que répugnant à laisser les châteaux de Noda et de Tsukude derrière lui, il dirigea dès lors son attention vers la dernière place forte située sur le fleuve, espérant enfin arracher une victoire et un prix dans cette campagne mal engagée. Il s'agit du château de Nagashino, tenu par une petite garnison des Tokugawa et commandée par un ennemi haït de Katsuyori: Okudaira Sadamasa. L'intérêt tactique de cette place est des plus manifestes: elle constitue un accès au fief des Takeda et menace les lignes de ravitaillement du clan.


http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/suneem11.jpgLe siège débute le 17 juin 1575 et dure quatre jours. Les 500 hommes d'Okudaira tiennent bon. Malheureusement, les Takeda arrivent à former une brèche dans le mur d'enceinte. Okudaira est menacé par la famine. Les hommes peuvent difficilement sortir, encerclés par l'ennemi qui a tendu des filets dans la rivière afin d'empêcher toute percée.
Entre temps, Tokugawa et son allié Oda se rejoignent à Okazaki le 23 juin. Peu avant ce même jour, à minuit, un homme du nom de Torii Sune'emon va entrer dans la légende pour son héroïsme. Devant l'urgence de la situation, Torii se dévoue pour aller chercher de l'aide en franchissant les lignes ennemies. Il souhaite demander des renforts à Tokugawa Ieyasu. Torii se glisse jusqu'à la rivière le soir du 22 juin, où il se créé un passage, nageant dans le fleuve sans bruit (voir estampe de gauche, par Yoshitoshi - série "Twenty Four Parangons of Imperial Japan") et sectionnant les filets tendus dans les eaux. Le lendemain, il allume un bûcher sur le mont Gambo pour signaler à la garnison qu'il a pu passer sans encombre. Il continue ensuite son chemin pour rejoindre Okazaki. Là, il est accueilli chaleureusement et est félicité pour son geste. Il rapporte que la garnison est sur le point de tomber et qu'avant qu'il ne quitte le château, son maître Okudaira Sadamasa était sur le point de commettre seppuku pour sauver la vie de tous ses hommes. Tokugawa et Oda promettent de faire avancer leurs troupes le jour suivant.
Torii Sune'emon s'en repart pour son voyage de retour. Afin d'informer la garnison que l'aide est en chemin, il allume trois nouveaux bûchers. A ce moment là, il prend la décision de ne pas attendre les renforts sur la colline mais de retourner au château par la voie empruntée lors de son départ. Malheureusement, les Takeda avaient remarqué les bûchers brûlant sur les hauteurs et en avaient conclu que quelqu'un s'était échappé. Aussi avaient-ils décidé de tapisser les rives du fleuve de sable et d'accrocher des cloches aux filets. C'est ainsi que Torii fut repéré et capturé pour être amené devant Katsuyori.
Ce dernier se propose d'épargner Sune'emon si le soldat accepte de rejoindre les rangs des Takeda. Torii ne refuse pas l'offre, mais suspicieux, Katsuyori lui demande de prouver son allégeance en allant crier aux remparts qu'aucune aide ne doit venir et qu'il vaut mieux se rendre. Torii se place donc face aux murs, entouré d'hommes le menaçant de leurs lances, mais hurle que les renforts sont en route et qu'il faut tenir! Cette audace lui coûte la vie. On ne sait pas exactement s'il fut crucifié avant cette déclaration ou après, mais le résultat fut le même: il mourut à Nagashino.

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/crucif11.jpgL'acte de bravoure de Torii Sune'emon émut Ochiai Michihisa, vassal des Takeda (qui devint plus tard celui des Tokugawa).  Ce dernier peignit sur son drapeau l'image de Torii crucifié, image que sa famille continue à porter encore de nos jours sur son mon. Son drapeau est conservé à la bibliothèque de l'Université de Tokyo (voir photo de gauche).
Après la bataille, remportée par les forces conjointes de Tokugawa et d'Oda, la famille de Torii (qui n'était qu'un simple ashigaru, rappelons-le), fut promue et intégra la classe des samuraï jusqu'à la fin de la période Edo.
Une station de gare a également été ouverte en 1923 tout près de l'endroit où Sune'emon fut exécuté, et porte le nom de "station Torii".

 

Afin de conclure cet article, voici la traduction partielle du chapitre intitulé L'Héroïsme de Torii Katsutaka, dans le livre Monogatari: Tales from Old and New Japan, de Don C. Seitz, traitant de cet épisode (traduction par Shingen):

 

"C'était la fin du mois d'Avril dans la troisième année de Tensho (1575). Takeda Katsuyori, seigneur de Kai, sachant son ennemi féodal, Sadayoshi, absent, jugea qu'il s'agissait là d'une bonne opportunité pour attaquer son bastion; et, de ce fait, à la tête de 28 000 hommes, fondit soudainement sur le château et l'encercla. Postant ses quartiers généraux sur une colline opposée à l'entrée principale, il l'investit de tous côtés, continuant jour et nuit ses assauts contre le mur, afin qu'il puisse tomber, si possible, entre ses mains avant que le seigneur de Sadayoshi, Tokugawa Ieyasu, ou que le puissant allié de ce dernier, Oda Nobunaga, ne puisse venir en renfort.

Après deux semaines, quelques 300 hommes des défenseurs avaient été tués, ou si sérieusement blessés qu'ils étaient dans l'incapacité d'apporter une quelconque aide; et bien qu'ils avaient économisé la nourriture, il en restait à peine pour deux jours de plus. Dans cette situation critique, Sadamasa regroupa tous ses hommes et avec courage  et détermination s'adressa à eux ainsi:

"Mes hommes" dit-il, "je ne pourrais jamais trop louer votre bravoure et votre dévotion, et je vous remercie. Mais la chance est contre nous et le château doit être abandonné. Nous sommes presque à cours de munitions et nous n'avons de la nourriture que pour deux jours de plus. Envoyer de l'aide est impossible, l'ennemi guettant avec attention toute sortie. Je vais envoyer un émissaire aux Takeda demandant à ce que vous puissiez tous partir sans encombres, alors que je commettrai moi-même seppuku."

Sadamasa arrêta de parler, mais avant que le son de son discours solennel ne meure, une voix retentissante le prit au mot depuis le fond.

"Commettez-donc seppuku mon seigneur! Il est trop tôt pour parler d'une mesure aussi désespérée! Avec votre permission, je me faufilerai au-travers des lignes ennemies et mobiliserai des renforts avant qu'il ne soit trop tard."

"Est-ce Katsutaka qui parle? Mon brave ami, j'apprécie ton désir, mais l'idée est quelque peu infaisable. Comment un rat pourrait-il, et encore moins un géant tel que toi de plus de six pieds, passer à travers les lignes ennemies sans être vu, et en supposant qu'un tel miracle se produise, comment une armée pourrait-elle nous rejoindre à temps pour nous éviter de mourir de faim? Ce n'est pas sans une profonde considération que j'en suis venu à la conclusion dont je viens juste de vous informer. Ton projet est impossible. "
"Pas vraiment, mon seigneur", Katsutaka parla calmement comme un homme qui a pleinement fait son choix et qui sait ce qu'il est sur le point de faire. "Comme vous le savez, je suis bon nageur, et je suis fort. Je traverserai la rivière dans l'obscurité et me dépêcherai à grande vitesse de retrouver son Excellent le Seigneur Tokugawa, je lui exposerai notre besoin et lui demanderai l'envoi urgent de troupes pour disperser les assiégeants. J'ai bien réfléchit au problème. Je peux y arriver."

"Voilà qui est vaillamment conçu et vaillamment parlé, Katsutaka! Et bien, les maladies désespérées en appellent à des remèdes désespérés. Tu ne peux qu'échouer et nous ne nous en trouverions pas plus mal qu'avant. Vas, mon ami, et puisse la chance t'aider!" Il fit une pause, car l'émotion l'empêchait de parler; puis, retrouvant sa voix, il continua: "Si tu parviens à t'échapper comme tu l'espères, il est nécessaire que nous le sachions afin que nous tenions jusqu'à la dernière minute. Comment peux-tu nous informer de cela?"

"Facilement, mon seigneur. Je monterai au sommet du mont Funatsuki et ferai monter de la fumée comme signal. A partir de là jusqu'à Okazaki où le Seigneur Tokugawa réside il y a une distance de seulement 23 miles ou presque. Je devrais arriver à son château vers midi demain, et ayant délivré mon message repartirai sans délai".
"Et comment peux-tu nous avertir de l'arrivée de renforts?"
"A minuit, après-demain, je serai de retour et à nouveau, je vous enverrai un signal avec de la fumée. Une colonne de fumée signifiera que les troupes de Son Excellence le Seigneur Tokugawa viennent seules; deux colonnes signifieront qu'elles sont accompagnées par celles du Seigneur Oda; et trois signifieront que l'armée de Son Excellence à été rejointe par les deux seigneurs Oda – une armée alliée de trois divisions".

"Peux-tu d'une façon ou d'une autre nous informer du nombre de troupes?"

"Rien de plus facile, mon seigneur. Un tir vous dira que 10 000 troupes arrivent; deux tirs, 20 000 troupes; trois tirs, 30 000 troupes. N'ayez aucune crainte, mon seigneur. Je suis confiant dans ma réussite".

"Que le Ciel supporte ton esprit héroïque, Katsutaka! Quand proposes-tu de commencer?"

"Avec votre permission, aussi tôt qu'il fera nuit, mon seigneur. Il n'y a pas de temps à perdre. Adieu!"

"Reste, mon ami. Je vais te donner quelque chose avant que tu partes. Regardes par ici".

Katsutaka s'approcha plus près et son maître lui remit dans ses mains une boîte d'encens coûteux et un sabre de valeur.

"Cet encens est un trésor de famille, ayant été transmis par notre ancêtre, le Prince Tomohira, le septième fils de l'Empereur Murakami; et ce sabre est un autre héritage – un célèbre sabre de Sadamune. Prends ces objets comme une faible reconnaissance pour ta bravoure et ta loyauté".

Avec un profond respect le soldat reçut les précieux cadeaux.

"Votre seigneurie est trop bonne envers son humble serviteur. J'accepte votre générosité avec une profonde gratitude."

"Reste encore, Katsutaka! Je dois te témoigner mon amitié en buvant une coupe d'adieu".

Deux coupes et une bouteille de sake furent amenées. Katsutaka exécuta ensuite une danse guerrière en chantant en même temps un air martial. Il partit ensuite pour effectuer les quelques préparations nécessaires à sa périlleuse entreprise, laissant tous ceux qui étaient assemblés, officiers et hommes, pleins d'admiration pour son héroïsme.

Revêtu du plus simple appareil et avec un petit paquet emballé dans un papier huilé imperméable dans sa main, dans le calme de la nuit, Katsutaka passa la poterne d'entrée et rampa jusqu'à la rive du fleuve Iwashiro qui s'écoulait à peu de distance du château. La saison des pluies étant déjà commencée, le courant était beaucoup plus enflé et le rapide courant dans ses lacets se jetait furieusement contre les berges. Katsutaka se cacha parmi les haurs roseaux qui grandissaient sur le bord et jeta un œil inquisiteur dans chaque direction. La pleine lune, émergeant d'un tas de nuages, rendit la nuit presque aussi claire que le jour; et à son grand désarroi, l'aventurier découvrit qu'un filet de larges et fines cordes auxquelles étaient attachés d'innombrables battants avaient été tendues en travers du courant et qu'une ligne rapprochée de sentinelles était en garde sur le rivage opposé. Lorsque quelque chose venait à toucher les cordes les battants vibreraient bruyamment "gara-gara, gara-gara", et à chaque vibration, les sentinelles étaient en alerte avec des torches pour découvrir la raison du bruit.

 

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Sune'emon par Yoshitoshi


Devant cette difficulté inattendue, Katsutaka se trouva grandement surpris. Comment pouvait-il traverser la rivière en faisant face à de telles vigilantes précautions. Pour rajouter à son désarroi, il vit se balancer langoureusement dans la douce brise un umajirushi ou "insigne de cheval" ainsi qu'un drapeau, tous deux portant le blason qu'il savait appartenir à Baba Nobufasa qui était considéré le plus capable de tous les généraux vétérans de l'armée adverse.

"Je suis certainement sous une mauvaise étoile" gémit Katsutaka. "Avec Baba Nobufasa chargé de ce côté, il m'est pratiquement impossible de traverser la rivière et de passer la rive. Mais je n'abandonnerai pas sans faire de mon mieux, et il se peut que je trouve un moyen de finalement distraire leur vigilance".

Il déchira un roseau et était sur le point de le lancer dans la rivière quand il fut frappé par le fait que si la racine portait encore de la terre, le sagace Nobufasa en conclurait que quelqu'un était en train de se cacher dans le voisinage et ordonnerait à ses soldats d'effectuer une sérieuse recherche. Cela serait fatal  à son entreprise. De ce fait, il lava la boue et jeta le roseau dans le courant" […]

 

Le texte continue encore sur plusieurs pages et sa traduction ferait de cet article un long billet indigeste. C'est pourquoi je vous invite à lire le livre de Don C.Seitz, car vous y trouverez des détails intéressants (bien que le texte soit en anglais) sur les agissements de Torii Sune'emon, sur son entretien avec Tokugawa Ieyasu et sur la façon dont Takeda Katsuyori pensa berner Okudaira Sadamasa avec ses fausses lettres…

Voici tout de même les derniers mots criés par Torii Sune'emon près des remparts de Nagashino:

"Ecoutez, mon seigneur et camarades. Ce que je vous dis est la vérité. Le Seigneur Tokugawa et les deux Seigneurs Oda, avec une armée alliée de 70 000 hommes font hâte pour vous secourir. Ils seront là demain sans faillir. Les lettres-flèches sont complètement fausses. Restez confiants!"

Et la mort de Torii ne se fit pas attendre par ses paroles, mais de cela, il avait pleinement conscience.

 

 

http://i44.servimg.com/u/f44/11/14/75/51/torii_11.jpgSune'emon se tenant devant les remparts, estampe par Yoshitoshi

 


Sources:

Nagashino 1575: slaughter at the barricades, de Stephen R. Turnbull

The Samurai: a military history, de Stephen R. Turnbull

 

 

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 12:15

Les Moines et la Femme

 

Deux moines pélerins arrivèrent un jour en ville. Il y avait là une femme qui attendait qu'on l'aide à quitter sa chaise à porteurs, mais la pluie avait laissé de grandes flaques et elle ne pouvait descendre seule sans tâcher sa robe. Or, ses serviteurs encombrés de paquets ne savaient où poser leurs chargements et n'arrivaient donc à pas aider leur maîtresse qui les admonestait.

Le plus jeune moine avait remarqué la femme, mais passa son chemin sans rien dire.

L'autre moine alla l'aider et la prit sur son dos pour l'aider à traverser les flaques. Il déposa la femme au sol et celle-ci le renvoya sans aucun remerciement.

Après un temps, lorsque les moines eurent repris leur marche, le plus jeune parla, ne pouvant plus se taire.

- Cette femme, tout à l'heure, a été très égoïste et impolie. Tu l'as portée sur ton dos et elle ne t'en a pas remercié!

Le vieux moine répondit à cela:

- J'ai porté cette femme il y a des heures. Pourquoi toi continues-tu à la porter?

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 11:25

Le Moine et le Samuraï

 

Un jour, un samuraï se présenta devant le maître zen Hakuin pour lui demander:

- Y a t-il un paradis et un enfer?

Hakuin répondit:

- Qui es-tu?

- Je suis le samuraï... Mais Hakuin ne le laissa pas finir et s'exclama:

- Toi, un guerrier? Regarde toi! Quel seigneur voudrait t'avoir à son service? Tu as l'air d'un mendiant!

Le samuraï fut prit de colère et dégaina alors son sabre. Hakuin dit:

- Tu as même un sabre? Mais tu dois sûrement être trop maladroit pour me couper la tête..

Le samuraï s'apprêtait à frapper, quand le maître déclara:

- Ici s'ouvrent les portes de l'Enfer.

Devant un telle assurance, le samuraï rengaina son sabre et s'inclina. Hakuin conclut ainsi:

- Ici s'ouvrent les portes du Paradis.

 

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 08:25

Hakuin et l'Enfant

 

Il y avait dans un village au Japon un maître zen nommé Hakuin. Il était très connu et respecté par les habitants qui venaient souvent profiter de son enseignement.

Un jour, une jeune fille du village tomba enceinte, et lorsque ses parents la questionnèrent pour savoir qui était le père, elle leur avoua qu'il s'agissait d'Hakuin. Les parents, en colère, allèrent voir le maître zen pour lui dire qu'ils connaissaient désormais la vérité. Ils crièrent qu'ils savaient qu'il était le père de l'enfant, mais Hakuin se contenta de dire: "Ah bon?"

La rumeur se propagea ensuite à tout le village. La réputation d'Hakuin en souffrit et plus personne ne vint le voir. Seuls les parents de la jeune fille lui rendirent visite, une fois l'enfant venu au monde. Puisqu'il était le père, ils lui laissèrent le nouveau né pour qu'ils s'en occupe. Le maître ne dit rien et prit grand soin de l'enfant pendant un an.

Après ce temps, la jeune fille eut du remord. Elle avoua alors avoir menti et déclara que le père était en fait un jeune homme qui travaillait chez le boucher. Les parents en furent alarmés. Ils allèrent rapidement voir le maître zen pour s'excuser. "Nous sommes vraiment désolés, et somme venus reprendre l'enfant, car notre fille nous a dit que vous n'étiez pas son père". Et Hakuin répondit: "Ah bon?"

 

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Avez-vous compris ce conte zen?

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