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BUSHIDÔ

BUSHIDÔ : Code d’honneur et de comportement social qui exigeait du guerrier, Bushi ou Samouraï – ce dernier étant d’un rang plus élevé –, le sens de la justice et de l’honnêteté, le courage et le mépris de la mort, la sympathie envers tous, la politesse et le respect de l’étiquette, la sincérité et le respect de la parole donnée, la loyauté absolue envers les supérieurs et enfin la défense de l’honneur, du nom et du clan. Selon ce code, les Bushi, et plus particulièrement les Samouraï, devaient observer une étiquette sévère et consacrer leur vie et leur esprit à une ou des activités ‘dépassant l’homme ordinaire’ et transcendant la vie et la mort. Le bushidô est une manière d’être, de se comporter envers ses semblables, et une fidélité absolue à une ligne de vie (autrefois à un maître, à un supérieur), qui faisait appel au respect de soi et des autres, quels qu’ils fussent, faibles ou forts, ainsi qu’à la maîtrise parfaite de son mental, de ses pulsions et de ses passions, afin de maintenir l’esprit en harmonie (Wa) avec l’univers. Il est évident que cet idéal n’était atteint que très rarement.

D’après Louis Frédéric, Dictionnaire des Arts Martiaux (éd. Félin).

1 septembre 2006 5 01 /09 /septembre /2006 08:57

Voici une commande demandée sur mesure à la calligraphe Ayako Kamura, pour ce poème d'Ariwara no Narihira, un de mes favoris.

Tsui ni yuku
Michi to wa kanete
Kikishi kado
Kinoo kyoo to wa
Omowazarishi wo

J'ai toujours su au bout du compte
Que je prendrai cette route
Mais hier
Je ne savais pas que ce serait aujourd'hui
(traduction par Shingen)

Retrouvez le travail d'Ayako Kamura sur ce site: il est possible de demander des calligraphies sur mesure, avec choix du papier et de l'encadrement. Tout est possible.

japanese-cool.co.uk: The place for calligraphy, kokeshi and japanese art

Merci à Ayako pour son superbe travail à chaque fois.
Thanks to Ayako for her great job each time.

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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 14:19

selon diverses sources, plus ou moins contradictoires

 

En l'an 1701, le 5° shôgun Tokugawa, de son prénom Tsunayoshi (4° fils de Tokugawa Iemitsu), attend la visite de trois ambassadeurs chargés de lui transmettre les vœux de l'Empereur Higashiyama (1675-1709) pour la nouvelle année, à l'occasion du Sankinkotai. Il charge deux samouraï de diriger la cérémonie et d’accueillir les émissaires. Le Shôgun désigne donc un noble du nom de Kamei Sama et le seigneur Asano Naganori (1665-1701, titre Takumi no Kami) jeune daimyô de 36 ans du château d’Ako (province de Harima). Asano refuse d'abord, mais est obligé d'accepter, à la condition d'être formé aux coutumes. De ce fait, les deux hommes doivent prendre conseil auprès du maître des cérémonies Kira Kozuke no Suke Yoshinaka (1641-1703). Il est alors d'usage de donner un cadeau en échange d'un tel service. Kamei et Asano font parvenir un présent à Kira mais ce dernier estime être mal récompensé pour ses conseils, du fait de la modicité des cadeaux. Il a d'ailleurs très mauvaise réputation et est connu pour sa cupidité et sa corruption. Il se montre donc très méprisant envers Asano et son compagnon, nourrissant à leur encontre une profonde haine qu'il manisfeste par un grand manque de considération et d'insulte. En effet, il aurait traité Asano de "cul-terreux". Kamei supporte mal l'humiliation et se montre moins stoïque que son compagnon face à cette attitude inacceptable.

Une nuit, Kamei convoque donc ses conseillers et leur annonce: "Kozuke no Suke nous a insulté Takumi no Kami et moi-même durant notre service.Cela va à l'encontre de toute décence et j'ai eu à l'esprit de le tuer sur le champ; mais je me suis dit que si j'accomplissais un tel acte dans l'enceinte du château, non seulement ma propre vie serait perdue mais ma famille et mes vassaux seraient ruinés; alors j'ai retenu ma main. Toujours est-il la vie d'un tel coquin est une peine pour le peuple, et demain quand j'irai à la Cour, je le tuerai: c'est décidé et je n'écouterai aucune remontrance." Devinant que la situation est critique, un des conseillers de Kamei agit pendant la nuit, et récolte une somme d'argent conséquente qu'il envoie à la demeure de Kira, ainsi soudoyé grassement. Yoshinaka devait par la suite changer complètement de comportement et montrer à Kamei une grande déférence. Cependant, il reste très grossier envers Asano et néglige sa formation.


Le jour de la cérémonie, Asano se trouve très embarrassé, ne sachant où se placer dans l'assistance, et demande assistance à Kira, qui lui aurait répondu qu'il est trop tard pour s'en préoccuper (dans la version de Mitford, Asano attaque Kira après que celui-ci l'a traité de maladroit et de mufle, car il n'aurait pas noué le ruban de la chaussette de Kira correctement). Etant donné l'importance de l'étiquette à l'époque, cette attitude représente une véritable trahison.

Le 14 mars, face à un tel affront, Asano, fou de colère, sort sa dague et blesse Kira au visage dans les couloirs du palais, et aurait crié en même temps: "Kono aida no ikon oboetaru ka!" ("c'est pour la rancune que j'ai envers toi!"). Un officier, Kajikawa Yososobei, s'interpose.
L'incident est grave : attaquer un hatamoto, c'est-à dire un haut fonctionnaire, et sortir sa lame au sein du Palais sont des violations des lois shôgunales. Un tel acte est puni de mort. Le shôgun fait immédiatement arrêter Asano et lui demande de se faire seppuku. Le soir même, Asano accomplit le rituel, laissant un poème sur l'impermanence de la vie.

 

  Les 47 rônin attaquant la 

        demeure de Kira

"Kaze sasofu

Hana yori mo naho

Ware wa mata

Haru no nagori o

Ika ni toyasen"

 

"Plus fragile que les fleurs de cerisier

Qui invitent le vent à les éparpiller,

Dois-je maintenant souhaiter un dernier adieu

Et laisser derrière le printemps merveilleux?"

       

Même si les règles de l’époque auraient voulu que les deux parties à la querelle soient punies, Kira ne sera pas jugé.

Asano est inhumé au temple de Sengaku-ji ; ses terres lui sont alors confisquées, ses vassaux et sa famille perdent leurs titres (environ 300 personnes). A ce moment, beaucoup ne savent pas comment réagir. Certains refusent de rendre le château d'Ako au shôgun, d'autres estiment qu'il devraient comploter contre Kira et se venger tandis que d'autres pensent qu'il vaut mieux s'en remettre à la loi et simplement accepter leur sort.

Oishi Kuranosuke, principal vassal d'Asano (ou karo), entend écouter toutes les opinions, et convient finalement d'un plan: une pétition sera envoyée au shôgun avec l'aide du frère cadet d'Asano, Daigoku, afin de réétablir la maison d'Asano dans ses droits. Si ce plan échoue, les anciens samouraï refuseront de rendre le château.

Les jours suivants, tous les samouraï qui s'étaient opposés à l'idée de la pétition désertent le château, laissant seulement une soixantaine de guerriers encore loyaux derrière eux. Daigoku envoie alors une lettre à Oishi, lui demandant d'obéir aux ordres: le château d'Ako est donc pris pas le shôgun.

 

Mais les samouraï du seigneur Asano n'entendent alors pas en rester là. Avant de rendre le château, cinquante-neuf rônin décident de s'opposer à Kira pour venger leur maître, jurant fidélité et loyauté à sa mémoire, surtout qu'Asano Daigoku est arrêté et assigné à résidence. Le groupe attendra presque deux ans avant de s’acquitter de sa promesse. Entre-temps, afin de tromper la surveillance des espions de Kira, les rônin se séparent et feignent de se livrer à la débauche. Oishi divorce de sa femme avec qui il est marié depuis vingt ans, afin qu'aucun tort ne lui soit fait. Il se met à fréquenter les tavernes et les maisons de geisha à Yamashina, un faubourg de Kyôtô. Il prétend boire plus que de raison et trompe tout son entourage, si bien que lorsqu'il tombe ivre mort dans la rue, un samuraï de Satsuma qui passait par là l'insulte tout bonnement et lui crache au visage: "N'est-ce pas ce Oishi Kuranosuke, qui était un conseiller d'Asano Takumi no Kami, et qui, n'ayant pas le coeur de venger son seigneur, s'adonne aux femmes et au vin? Voyez comme il est étendu ivre sur la voie publique! Bête infidèle! Imbécile et poltron! Indigne de porter le nom de samuraï!" Tous ces faits sont rapportés à Kira, dont la vigilance finit par s'émousser. Les anciens vassaux d'Asano, tous devenus commerçants ou artisans ne semblent plus représenter une menace. Pourtant, ces derniers ont rassemblé des armes illégalement et ont même leur entrée dans la maison de Kira! Kinemon Kanehide Okano a épousé la fille de l'architecte de la maison de Kira et a pu se procurer les plans du bâtiment! 

                                                    
En décembre 1702, Oishi Kuranosuke rassemble ses hommes dans un conciliabule secret.

Il estime que le moment est venu et que son plan est fin prêt. Il renvoie cependant treize de ses guerriers vers leur famille et ne garde que 47 rônin avec lui.

Dans la nuit du 14 décembre, les 47 hommes attaquent dans la neige le demeure de Kira, qui organise alors une soirée. Le fils de Oishi, Chikara âgé de 16 ans, est présent, ayant souhaité suivre son père plutôt que de partir avec sa mère.

Oishi divise ses hommes en deux troupes, armées d'épées et d'arcs. Les hommes ont tous convenu de signaux: un son de tambour annonce l'assaut, un coup de sifflet annonce que Kira a été capturé.

Oishi envoie tout d'abord quatre hommes pour surprendre les portiers. Puis il fait informer le voisinage de leur action. Après quoi, il sonne le gong de l'assaut. Les rônin entrent donc, protégés par des archers sur les toîts. Chikara neutralise des hommes avec son groupe à l'avant de la maison. Kira se rend compte du danger et essaye d'envoyer des messagers qui seront tous abattus. Seuls les civils de la demeure seront épargnés, sauvés par le serment des rônin de ne blesser ni femmes, ni enfants.

 

Une fois tous les hommes maîtrisés, Oishi et ses suivants (il n'y a eu aucune perte du côté d'Oishi, seuls quatre rônin sont blessés. 40 hommes de Kira ont été tués, mais les ofiiciels rabaissent le chiffre à 23) fouillent la maison et découvrent un passage derrière une tapisserie. Le chemin les mène vers une cour intérieure. Dans cette cour se trouve un abri à charbon où est caché un homme qui soudainement les attaque un poignard à la main. Questionné, le prisonnier ne veut pas révéler son nom, mais la cicatrice à son visage montre qu'il s'agit bien du maître des lieux, Kira Yoshinaka. Oishi fait preuve de déférence: s'agenouillant devant Kira, il explique ses motivations: "Mon seigneur, nous sommes les vassaux d'Asano takumi no Kami. L'année dernière, votre seigneurie et notre maître vous êtes querellés au palais et notre maître fut condamné au seppuku et sa famille fut ruinée. Nous sommes venus cette nuit pour le venger, puisque tel est le   devoir d'hommes fidèles et loyaux. Je prie votre seigneurie de comprendre la justice                         

de notre acte. Et maintenant mon seigneur, nous vous conjurons de vous faire seppuku."

Il donne à son ennemi la dague dont s'était servi Asano pour se donner la mort, en proposant ses services à Kira afin de l'aider dans le rituel. Mais Yoshinaka dédaigne ses opposants. Oishi est obligé de faire s'agenouiller Kira pour qu'on le décapite. Tous quittent alors la  maison avec la tête de leur adversaire, et se dirigent vers le temple Sengaku-ji accompagnés  même par la foule. Oishi envoie en même temps Terasaka Kichiemon avertir les autres anciens samuraï de l'événement, à Ako.

En chemin, le prince de Sendai les auraitinvités à venir prendre une boisson chez lui, tant il était admiratif de leur courage.

Une fois au temple, les rônin lavent la tête de Kira et la déposent sur la tombe de leur maître avec la dague d'Asano. Ils remettent ensuite au temple tout l'argent qu'ils possédaient et attendent leur châtiment. Les 46 hommes sont arrêtés et emprisonnés pendant des mois. Ils semblent bénéficier du soutien populaire et le Shôgun lui-même ne cache pas son admiration. Il repousse leur condamnation, sans les acquitter  ce qui contredirait les lois en vigueur.
C'est durant cette période qu’Oishi rédige ce court poème :


  "Le vrai bonheur est toujours d'accomplir son dessein.
   Alors notre volonté brille, perçant l'épaisseur de nos corps
  Ainsi que la lune se dégageant de lourds nuages."


Le 4 février 1703, les 46 rônin sont divisés en quatre groupes et menés devant quatre daimyô qui doivent superviser leur mort. Tous les hommes s'ouvrent le ventre en même temps. Ils sont enterrés au temple Sengaku-ji près de la tombe d'Asano. Seul Terasaka Kichiemon reste en vie, grâcié par le Shôgun une fois revenu de sa mission à Ako. A sa mort, à l'âge de 78 ans, il sera également inhumé avec ses compagnons.

Là est également enterré le samouraï de Satsuma, qui avait offensé Oishi. Inconsolable, regrettant son comportement envers Kuranosuke, il vient se recueillir sur la tombe d'Oishi: "Quand je t'ai vu étendu saoûl sur le côté de la route à Yamashina, à Kyôtô, je ne savais pas que tu complotais pour venger ton maître; et te croyant un samouraï infidèle, je t'ai piétiné et craché au visage en passant. Je suis maintenant venu demander pardon et expier mon insulte de l'année passée." Sur ces mots, prostré sur la tombe, il se suicide en s'ouvrant le ventre au Sengaku-ji. Le prenant en pitié, le prêtre en chef du temple décide de l'enterrer là avec les autres corps.

Le frère d'Asana, Daigaku, fut par la suite réhabilité et regagna certains de ses titres.

 

Si les corps des 47 rônin sont enterrés au temple de Sengaku, il est dit que leurs cheveux et leurs ongles ont été placés dans le temple Kissho à Osaka. Asano était un proche du prêtre en chef du temple, qui après la disparition des 47 rônin demanda s'il était possible de récupérer certaines parties de leurs corps.

Le temple de Kissho abrite 47 statues de pierre représentant les rônin, et l'on reconnait bien Oishi avec son fameux tambour. Ce tambour et le sifflet utilisés lors de l'attaque sont toujours conservés au temple Sengaku.


                                   Tombe d'Oishi Kuranosuke

 

 

par ordre alphabétique

 

OISHI KURANOSUKE YOSHIO (ou YOSHITAKA) - âge 45

AKAGAKI (ou AKAGANE) GENZO SHIGEKATA - âge 35

CHIKAMATSU KANROKU YUKISHIGE - âge 34

FUWA KAZUEMON MASATANE - âge 34

HARA SOEMON (ou GOEMON) MOTOTOKI - âge 56

HAYAMIZU (ou HAYAMI) TOZAEMON (ou SOZAEMON) MITSUTAKA - âge 42

HAYANO (ou KAYANO) WASUKE TSUNENARI - âge 38

HAZAMA JUJIRO MOTOOKI - âge 27

HAZAMA KIHEI MITSUNOBU - âge 65 (ou 69 ans)

HAZAMA SHINROKU MITSUKAZE - âge 24

HORIBEI (ou HORIBE) YAHEI KANAMARU - âge 77

HORIBEI (ou HORIBE) YASUBEI (ou YASUHEI) TAKETSUNE - âge 34 

ISOGOI (ou ISOGAI) JUROZAEMON (ou JUROEMON) MASAHISA - âge 25

KAIGA (ou KAIGAYA ou KAIDA) YAZAEMON (ou ZAEMON) TOMONOBU - âge 54

KANZAKI YOGORO NORIYASU - âge 39

KATAOKA GENGOEMON (ou GENZOEMON) TAKAFUSA - âge 37

KATSUTA SHINZAEMON (ou SHINEMON) TAKETATA - âge inconnu

KIMURA OKAEMON SADAYUKI - âge 46

KURAHASHI DENSUKE (ou ZENSUKE) TAKEYUKI - âge 34 (ou 24 ans)

MAEHARA (ou AIHARA) ISUKE (ou ESUKE) MUNEFASA - âge 41

MASE (ouMASEKI) GOKURO (ou MAGOSHIRO) MASATATSU - âge inconnu

MASE (ou MASEKI) YUDAYU (ou CHUDAYU) MASAAKI - âge 63

MIMURA JIROZAEMON KANETSUNE - âge inconnu

MURAMATSU KIHEI (ou KIBEI) HIDENAO - âge 62

MURAMATSU SANDAYU TAKANAO - âge 28

NAKAMURA KANSUKE MASATOKI - âge 47

OHIBA (ou SEMBA) SABUROBEI MITSUTADA - âge 51

  OISHI CHIKARA YOSHIKANE - âge 16

OISHI SEZAEMON NOBUKIYO - âge 29

  OKAJIMA YASOEMON TSUNESHIGE (ou TSUNEKI) - âge 38

OKAMO (ou OKANO) KINEMON KANEHIDE - âge 24

OKUDA MAGODAYU SHIGEMORI - âge 57 (ou 50 ans)

OKUDA SADAEMON YUKITAKA - âge 27

ONODERA JUNAI HIDEKAZU (ou HIDETOMO) - âge 61

ONODERA KOZAEMON (ou KOEMON) HIDETOMI - âge 29

OTAKA GENGO TADAO (ou TADAKATSU) - âge 32

SHIODA MATANOJO TAKANORI - âge 35

SUGAYA HANNOJO MASATOSHI - âge 44

SUGINO TOHEIJI TSUGUFUSA - âge 29

TAKEBAYASHI TADASHICHI TAKASHIGE - âge 32

TERASAKA KICHIEMON NOBUYUKI - âge inconnu

TOMIMORI (ou TOMINOMORI) SUKE'EMON MASAYORI - âge 34

YADA (ou YATA) GOROZAEMON (ou GOROEMON) SUKETANE (ou SUKETAKE) - âge 29

YATO EMONSHICHI (ou UEMONSHICHI) NORIKANE - âge 16

YOKOGAWA KAMPEI MUNETOSHI (ou MUNENORI) - âge inconnu

YOSHIDA CHUZAEMON KANESUKE - âge 64 

YOSHIDA SAWAEMON (ou SADAEMON) KANESADA - âge 29

 

~ voir la GALERIE des 47 Rônin, pour obtenir de plus amples informations sur ces personnages ~

 

 


Les 47 rônin ont-ils respecté le Bushidô en attendant aussi longtemps pour venger la mort de leur maître?

 

Yamamoto Tsunetomo pensa en effet que les 47 rônin avaient pris un très gros risque en n’exécutant pas Kira sur le champ. Ōishi Kuranosuke, souhaitait absolument la mort de Kira, alors que selon le Bushidô, la mort de l'agresseur compte peu. Il faut avant tout montrer par une réaction forte et immédiate son courage et sa détermination sans accorder d'importance à la victoire ou la défaite. En laissant passer du temps avant de se venger, Oishi a pris le risque de déshonorer le nom de son clan (si, par exemple, Kira était mort accidentellement entre-temps), ce qui est la pire chose qu'un samouraï puisse faire.

                                                                                                                     

 

traductions par Shingen


"Certaines personnes vivent toute leur vie sans savoir quel chemin est le bon. Elles sont secouées par le vent et ne savent jamais vraiment où elles vont. C'est en grande partie le sort des roturiers - ceux qui ne peuvent choisir leur destinée. Pour ceux d'entre nous nés en tant que samouraï, la vie est autrement. Nous connaissons le chemin du devoir et nous le suivons sans nous interroger."

Oishi Kuranosuke

 

"Notre vie pèse peu comparée au devoir"

Oishi Chikara

 

"Nous, les rônin servant Asano Takumi no Kami, entrerons par effraction dans la demeure de Kira Kozuke no Suke pour venger nôtre maître. S'il vous plait, soyez assurés que nous ne sommes ni des voleurs ni des voyous et aucun mal n'arrivera aux propriétés environnantes."

Message des 47 rônin à l'attention du voisinage de la demeure de Kira

 


traductions par Shingen

 

Voici un document retrouvé sur chacun des rônin, expliquant leur conduite. 

 

"L'année dernière, au troisième mois, Asano Takumi no Kami, à l'occasion du divertissement de l'ambassadeur impérial, fut amené, par la force des choses, à attaquer et blesser le seigneur Kozuke no Suke dans le château, afin de venger une insulte qui lui avait été faite. Ayant fait cela sans considérer la dignité du lieu, et n'ayant ainsi pas tenu compte des règles de propriété, il fut condamné à hara-kiri, son domaine et château d'Ako furent confisqués par l'Etat, et furent rendus par ses vassaux aux officiers mandatés par le Shôgun qui devait les recevoir. Après cela ses suivants furent tous dispersés. Au temps de la querelle les hauts officiers présents empêchèrent Asano Takumi no Kami de persister dans son intention de tuer son ennemi, mon seigneur Kozuke no Suke. Ainsi Asano Takumi no Kami mourut sans avoir pu se venger, et ce fut plus que ce que ses vassaux pouvaient endurer. Il est impossible de demeurer sous le même ciel que l'ennemi de son seigneur ou de son père; pour cette raison nous avons osé déclaré l'inimitié à un personnage de rang si élevé. Ce jour nous attaquerons Kira Kozuke no Suke, afin de terminer l'acte de vengeance qui fut commencé par notre seigneur défunt. Si quelque personne honorable devait trouver nos corps après la mort, il lui est respectueusement demandé d'ouvrir et de lire ce document."

 

"15ème année de Genroku. 12ème mois."

"Signé Oishi Kuranosuke, Vassal d'Asano

 Takumi no Kami, et 46 autres."

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Voici le manuscrit que les 47 rônin déposèrent sur le tombe d'Asano, avec la tête de Kira:


"La 15ème année de Genroku, le 12ème mois, et le 15ème jour. Nous sommes venus ce jour pour rendre ici hommage, 47 hommes en tout, d'Oishi Kuranosuke jusqu'au fantassin, Terasaka Kichiyemon, tous réjouis de sacrifier nos vies en votre nom. Nous annonçons cela avec respect à l'esprit honoré de notre défunt maître. Au 14ème jour du 3ème mois de l'année dernière, notre maître honoré fut ravi d'attaquer Kira Kozuke no Suke, pour une raison que nous ignorons. Notre maître honoré mit un terme à sa vie, mais Kira Kozuke no Suke survécut. Bien que nous craignions qu'après le décret prononcé par le gouvernement notre complot déplaira à notre maître honoré, nous, qui avons mangé de votre nourriture, ne pouvions pas répéter ces vers sans rougir, "Tu ne vivras pas sous le même ciel, ni foulera la même terre que l'ennemi de ton père ou de ton seigneur", ni ne pouvions quitter l'enfer nous présenter au paradis devant nous, à moins d'avoir continué la vengeance que vous aviez initiée. Chaque jour que nous avons attendu nous a paru comme trois automnes. Véritablement, nous n'avons foulé la neige qu'un jour, non, deux jours, et n'avons goûté à la nourriture qu'une fois. Le vieux et le décrépi, le malade et le souffrant, sont venus volontiers pour sacrifier leurs vies. Les hommes pourront rire de nous, tels les sauterelles ayant confiance en la force de leurs bras, et ainsi couvrir de honte notre seigneur honoré; mais nous pouvions pas nous arrêter dans notre acte de vengeance. Ayant pris tous ensemble conseil la nuit dernière, nous avons escorté mon seigneur Kozuke no Suke ici jusqu'à votre tombe. Cette dague à laquelle notre seigneur honoré se fia l'année dernière, et remise à nos soins, nous la ramenons aujourd'hui. Si votre noble esprit est maintenant présent devant cette tombe, nous vous prions, comme un signe, de prendre la dague, et frappant la tête de votre ennemi avec une seconde fois, de dissiper votre haine pour toujours. Ceci est la déclaration respectueuse de 47 hommes."

 

 

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Voici une lettre qu'Onodera Junai Hidemoto laissa à sa femme:


"Le jour est venu. Je pense que la revanche aura lieu d'ici 3 jours à compter d'aujourd'hui. Pendant les deux dernières années, nous avons fait de notre mieux et nous faisons maintenant face à notre vengeance. Notre voeux sera bientôt complété et tous ceux qui vont participer sont excités. Kira est préparé à notre attaque, aussi le fait que nous gagnions ou que nous perdions dépendra de la chance.

Comme je l'ai dit auparavant, je ne considérerai ni désagréable ni réprobateur tout châtiment qui nous sera donné par Kogi. Même si mon corps mort est montré, je pense que mon devoir sera accompli car mon corps montrera la loyauté du samouraï au pays entier et cela renforcera leur détermination."


 

 

          

Sources


Tales from Old Japan, de Algernon Bertram Freeman-Mitford

The 47 Rônin Story, de John Allyn

The 47 rônin: a story of samuraï loyalty and courage, de Barry Till

The revenge of the 47 rônin - Edo 1703, de Stephen Turnbull


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28 août 2006 1 28 /08 /août /2006 11:14

Le fondateur de ce que l'on appelle aujourd'hui Muso Shinden Ryu s'appelait Hojo Jinsuke Shigenobu ou encore Hayashizaki Jinsuke Shigenobu. Les faits et actes de sa vie sont assez mal connus et son histoire ressortit souvent à la légende. Nous savons cependant qu'il naquit dans la province de Sagami (Soshu) vers le milieu du 16e siècle. Il s'installa plus tard, dit-on, dans la province de Mutsu au nord du Japon. On sait mal actuellement à quel degré de perfection il parvint dans son art mais on sait qu'il étudia intensivement l'art du sabre, approximativement de 1596 à 1601. Par la suite, il mit au point une série de technique de Iaï qu'il appela Batto-Jutsu et qui prirent, selon les époques, différents noms: Junpaku den, Hayashizaki Ryu, Shin Muso Hayashizaki Ryu, Shigenobu Ryu, etc. Nous savons également qu'il fit une tournée au Japon à la mode Musha-Shugyo et que c'est durant cette période qu'il attira un grand nombre de disciples. Les techniques exactes qu'il enseignait nous restent aussi obscures que sa propre vie mais on s'accorde le plus souvent à penser qu'elles étaient relativement simples, pratiques et très adaptées au combat. On dit aussi qu'il fit, à l'âge de 73 ans, en 1616, une deuxième tournée à travers le Japon au cours de laquelle on perdit sa trace.

Sous son influence de nombreuses écoles de Iaï prirent naissance.

Après sa mort, la tradition du Shin Muso Hayashizaki Ryu fut perpétuée par Tamiya Taira-no Hyoe Narimasa qui, dit-on, fut le professeur de Tokugawa Ieyasu, Hidetada et Iemitsu. Ce fait contribua très certainement à la popularité de ce style. Nagano Murakusai Kinro, 3e Sokei, succéda à Tamiya Narimasa puis Numo Gumbei Mitsushige, 4ee Sokei, Arikawa Shozaemon Munetsugu, 5ee Sokei, Manno Danuemon Nobusada, 6ee Sokei.

Le 7ee Sokei fut Hasegawa Chikara-no-Suke Hidenobu (Eishin). Il étudia Hayashizaki Ryu sous la direction de NobuSada, à Edo, durant la période Kyoho (1716-1735) et fut très réputé pour sa maîtrise dans l'art du sabre. Il fit évoluer de nombreuses techniques et mit au point, dit-on, l'art de dégainer une arme dont le tranchant est tourné vers le haut. De retour dans sa province, il donna à son style le nom de Muso Jikiden Eishin Ryu. Il s'y est conservé jusqu'à nos jours.

Le 9ee Sokei, Hayashi Rokudayu Narimasa, était le vassal de Yamanouchi Toyamasa, 4e Hanshu, gouverneur de province. Il étudia, durant son séjour à Edo, le Eishin Ryu sous la direction de Arai Seitatsu, 8e Sokei et suivit simultanément l'école Shinkage Ryu sous la direction de Omori Rokuro Saemon Masamitsu. Ce dernier avait mis au point une méthode de Iaï se pratiquant dans la position seiza (assis). Il l'enseigna à Hayashi Morimasa qui, plus tard, l'intégra dans le Muso Jikiden Eishin Ryu. C'est ce que nous appelons aujourd'hui Shoden Omori Ryu.

Après l'enseignement du 11e Sokei, un schisme se développa, qui donna naissance à deux branches: Shimomura-ha et Tanimura-ha. Le 10ee Sokei du Shimomura-ha fut Nakayama Hakudo Sensei. Il étudia Muso Jikiden Eishin Ryu, dans la province de Tosa, sous la direction de Hosokawa Yoshimasa, 15e Soke (Shimomura-ha) et sous celle de Morimoto Tokumi, 17e Sokei (Tanimura-ha). En 1933, il donna à son enseignement le nom de Muso Shinden Ryu Batto-Jutsu, école dont la popularité ne fit que croître grâce à ses efforts perpétuels et au travail de ses disciples.

Malcolm T. Shewan, "Iai, l'art du sabre japonais", © éd. F.E.I. Cannes 1983

NB: la branche Shimomura est à l’origine de l’école MUSO SHINDEN RYU, la branche Tanimura à l’origine de l’école MUSO JIKIDEN EISHIN RYU.
 

 

Mu=rêve -- So=pensée -- Shin=Dieu -- Den=racine -- Ryu=école

 L'école trouverait donc son origine dans une vision divine apparue dans un rêve qu'aurait fait Jinsuke Shinegobu.

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25 août 2006 5 25 /08 /août /2006 11:13
Qu'est-ce que le Bushido?
C'est le respect d'un certain stoïcisme, du mépris du danger et de la mort, d'honneur, de courage, de fidélité absolue à la parole donnée; une philosophie qui s'adresse avant tout au gentilhomme, au Bushi. Au bouddhisme, le guerrier puise un sens de sereine confiance dans le destin, un esprit de soumission à l'inévitable. L'acceptation stoïque du danger et de ses conséquences, le dédain de la vie. Au shintoïsme, le Bushi puise les notions de loyauté envers le supérieur, de vénération des ancêtres, de piété filiale, de passivité et de patriotisme. Clef de voûte de cette mentalité, la rectitude, la justice ou Giri est la vertu la plus importante : c'est le devoir pur et simple. La deuxième vertu est le courage ou la disposition à accomplir ce qui est juste. Vivre lorsqu'il est juste de vivre et mourir lorsqu'il est juste de mourir. Le nasake ou bienveillance, vient ensuite. C'est la magnanimité, la pitié, la sympathie, le tout cultivé par la poésie et la musique. Oser vivre quand la vie est plus pénible que la mort, apprendre à ne point se plaindre, malgré les plaintes de l'âme et les souffrances du corps voilà l'ascèse de celui qui suit le bushido.

Quelques règles de vie :

Le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre, à mourir quand il est juste de mourir.



Il faut songer à la mort avec la conscience vive de ce qu'exige l'honneur d'un samouraï, peser chaque parole avant de la prononcer, se demander avant de répondre si ce que l'on a à dire est vrai.




Manger avec modération, éviter la volupté.





Après les tâches quotidiennes, se souvenir du mot Mort, ne pas faillir de le mettre en son cœur.





Un homme qui méconnaît la vertu n'est pas un samouraï. Pour tout homme, les parents sont comme la tige de son propre corps, lui-même est branche consanguine de ses parents.




Respecter la règle de la tige et de branches; l'oublier, c'est ne jamais parvenir à comprendre ce qu'est la vertu. - Un samouraï se conduira en fils et en sujet fidèle. Il ne quittera pas son suzerain, quand bien même le nombre de ses sujets passerait de cent à dix, de dix à un.




En temps de guerre, le témoignage de sa loyauté consistera à se porter s'il le faut au-devant des flèches ennemies sans faire cas de sa vie.




Loyauté, esprit de justice, bravoure sont les trois vertus naturelles du samouraï.





Un samouraï, où qu'il dorme, ne doit pas mettre les jambes dans la direction du logement de son suzerain. De même, quand il s'exerce au tir à l'arc, il ne doit pas pointer ni lancer sa flèche dans la direction de son suzerain, ou encore quand il pose sa lance.




Le faucon ne pique pas les épis, même quand il meurt de faim. De même un samouraï se servant d'un cure-dents fera-t-il semblant de s'être régalé, même quand il n'a pas mangé.




Si à la guerre un samouraï perd le combat et s'il est obligé de livrer sa tête, il manifestera hardiment son nom à l'appel de l'ennemi et mourra en souriant, sans aucune vile allure.




Étant gravement blessé, si gravement qu'aucune opération chirurgicale ne puisse le guérir, il parlera correctement devant ses supérieurs et ses pairs et mourra avec sang-froid, se rendant bien compte de l'état de sa blessure.




Un samouraï qui ne serait que fort n'est pas admissible. Sans parler de la nécessité des études en science, il faut qu'il profite de ses loisirs pour s'exercer à la poésie et comprendre la cérémonie du thé.

Budo ShoShin Shu (lectures élémentaires sur le Budo) - Daïdoji Yuzan, 1639 -1730

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25 août 2006 5 25 /08 /août /2006 08:11

Pour commencer, je voudrais donner une brève description de ce qu'est le bouddhisme, du cours des idées philosophiques dans l'histoire du monde, et de la relation entre les deux.

Le bouddhisme est une religion fondée sur l'entraînement. Le sens d'entraînement, ici, est pratique et action, ou "pratique de l'action". C'est là la marque distintive du bouddhisme en tant que religion, et la théorie bouddhique s'est développée sur ces bases.

La nature du bouddhisme en tant que religion fondée sur l'action est très significative, si nous regardons dans le sens de l'histoire du monde. Je voudrais entrer d'avantage dans le détail, et dans ce but, j'aimerais donner un résumé du développement de la civilisation occidentale moderne.

On pense que la civilisation telle que nous la connaissons a commencé en Egypte, en Mésopotamie et en Inde. De récentes découvertes suggèrent que c'est en Ethiopie que s'est située la plus vieille civilisation du monde. De là elle s'est répandue à l'extérieur en de nombreuses directions, arrivant longtemps après en Mer Egée et dans les îles grecques. En Grèce, les graines de la civilisation occidentale moderne telle que nous la connaissons ont germé, et la civilisation moderne doit beaucoup à ces origines.

Parmi les grands penseurs de la Grèce antique a émergé le philosophe Platon. Il a développé une philosophie qui était centrée sur le fonctionnement rationnel del'esprit, et que nous appelons aujourd'hui idéalisme. Les concepts fondamentaux de cette nouvelle philosophie de l'idéalisme se sont répandus et ont été absorbés par l'Empire romain, d'où ils se sont répandus aux quatre coins de l'Europe en même temps que la civilisation romaine. Les temps étaient mûrs pour l'idéalisme, et vers la fin de l'Empire, cet idéalisme rencontra le tout nouveau christianisme.

L'idéalisme tel qu'incorporé dans les pensées de Platon et d'Aristote a trouvé un partenaire dans le christianisme, avec sa croyance en un Dieu vivant au ciel, et l'un a renforcé l'autre. Le christianisme a pu utiliser les forces logiques de l'idéalisme grec pour développer une théologie claire, et en retour, les idéaux du christianisme sont venus former le centre d'un nouvel ensemble d'idéaux philosophiques. La scène était donc toute préparée pour que le christianisme entreprenne son expansion en long et en large dans les sociétés européennes en chevauchant un point de vue idéaliste du monde.

Le christianisme est une religion basée sur la croyance en un Dieu à l'image duquel l'homme a été créé. Avec cette croyance fondamentale, les peuples d'Europe ont créé des sociétés fondées sur les idéaux chrétiens qu'ils gardaient en tête, et ils ont tenté de vivre leur vie au quotidien selon ces idéaux. Ceci correspondait bien à cette époque, alors que les conditions d'existence étaient misérables, et le la croyance en la "salvation" fournissait l'échappée idéale.

A la fin du moyen-âge, cependant, la productivité a commencé à s'améliorer, et la vie des peuples d'Europe s'est peu à peu améliorée. Avec cette lente amélioration dans leur niveau de vie, les gens ont commencé à se rendre compte de leur corporalité. Libérés de la simple course à la survie, ils ont commencé à s'apercevoir que l'homme a une existence physique. Bref, une nouvelle façon de voir la vie a lentement surgi. .

L'observation objective des étoiles a amené Copernic à la conclusion que le soleil était le centre de notre univers et que la Terre tournait autour du soleil. Ceci se posait en contradiction directe aux croyances ptolémaïques que professait la Chrétienté à l'époque. Mais la croyance dans le point de vue copernicien s'est peu à peu mise en place, et avec elle, le développement des premières théories scientifiques. Les gens ont commencé à considérer les faits concrets auxquels ils étaient vraiment confrontés. Dans ces conditions, la science s'est rapidement développée, et à cause de ces développements, les croyances religieuses acceptées se sont écroulées l'une après l'autre. Ceci était inévitable. la civilisation européenne est entrée dans une période de renaissance, une période pendant laquelle la société est revenue à une existence d'avantage centrée sur l'humain, comme à l'époque des Romains et des Grecs. Avec la Renaissance, une réforme dans l'Eglise catholique mit également un visage plus humain sur la nature des croyances chrétiennes.

A la fin du XVIII° siècle, la Révolution française eût un impact significatif dans la rupture avec la croyance en le pouvoir divin des rois, et ceci a permis aux gens de commencer à concevoir qu'avec la création des systèmes politiques, ils pouvaient se gouverner eux-mêmes.

Le XIX° siècle a vu se renforcer le pouvoir du matérialisme, et avec lui, des philosophes comme Karl Marx, qui a développé sa philosophie qui veut que toutes choses et phénomènes dans le monde peuvent être expliqués en termes de matière et de pouvoir matériel. Ceci a fini par conduire à la situation, à la fin du XIX° siècle, où le philosophe Nietzsche a prononcé son "Dieu est mort!" Il voulait suggérer par là que le pouvoir des religions spirituelles avait décliné au point où elles n'étaient plus efficaces en tant que base pour la vie quotidienne.

Mais la grande question reste à savoir si les êtres humains peuvent ou non vivre sans croire en une religion. Vivre sans croyance, c'est vivre sans but, sans aucun critère. Dans cette situation, la question du sens de la vie se pose dans un net relief.

Depuis la fin du XIX° siècle et à travers toute la première partie du XX°, une recherche a commencé pour trouver quelque chose qui ne fut ni centrée sur la religion, ni centrée sur le monde matériel de la science. Des philosophes comme Kierkegaard, Nietsche, Jaspers, et Heidegger ont développé une vue existentielle du monde, dans laquelle ils déclaraient que nous existons au moment présent. Le philosophe américain John Dewey a affirmé cette vue pragmatique dans laquelle le critère utilisé pour juger de la valeur d'une chose n'est ni spirituel, ni matériel, mais est en accord avec son aspect pratique: c'est-à-dire s'il est utile à la vie de l'homme. Husserl est allé plus loin avec la phénoménologie et a affirmé que toute discussion sur le matériel ou le spirituel est inutile. L'essentiel est la façon dont nous voyons les objets ou les phénomènes tels qu'ils nous apparaîssent. La philosophie de Wilhelm Dilthey était centrée autour de la condition humaine, niant tout autant le domaine matériel que le spirituel.

Ces tendances dans le développement de la pensée philosophique nous montrent que des gens au XX° siècle n'étaient satisfaits ni des croyances idéalistes centrées sur l'âme, ni des croyances matérialistes de la science. Cette insatisfaction générale envers les systèmes courants de croyance est toujours parmi nous; le plus grave problème peut-être auquel ait à faire face l'humanité alors que nous allons passer au XXI° siècle est de savoir quel système de croyance nous allons adopter en tant que critère de civilisation, quels critères vont former la base de nos sociétés à l'avenir.

Dans cette situation, j'aimerais suggérer qu'il nous est possible de nous tourner vers le bouddhisme, et je vais expliquer pourquoi. Le bouddhisme n'est pas une religion spiritualiste, et il n'est pas non plus un système matérialiste; c'est un mode de vie fondé sur l'action. La principale caractéristique de la philosophie bouddhiste, c'est d'être construite autour de l'action elle-même.

Je vais vous expliquer pourquoi je dis que le bouddhisme peut former la base d'un nouveau système de croyance pour le monde. Lorsque j'étais un étudiant de 17 ou 18 ans, je me suis absorbé dans un livre appelé le Shôbôgenzô qui a été écrit au XIII° siècle par un moine bouddhiste, maître Dôgen. Depuis plus de cinquante ans par la suite, j'ai continué à étudier le Shôbôgenzô. Pendant ce temps, en le lisant et le relisant, je l'ai traduit en japonais moderne. En y retournant sans cesse pour en clarifier le sens, j'ai donné des conférences sur le Shôbôgenzô à divers endroits probablement plus de six-mille fois. Cette longue tâche m'a conduit à voir clairement que ce que fait maître Dôgen dans le Shôbôgenzô, c'est d'expliquer la nature de la réalité. Son explication est centrée sur la nature de l'action. C'est devenu très clair pour moi, et m'a convaincu que les critères d'existence qu'explique maître Dôgen, basés non sur des croyances spirituelles ou des faits matériels, mais fermement fondés sur l'action, peuvent former la base d'un nouveau système de croyance, une nouvelle philosophie pour le monde.

Laissez-moi illustrer comment j'en suis venu à croire ceci. Il y a un chapitre dans le Shôbôgenzô qui s'appelle Kajo, ou Vie quotidienne. Maître Dôgen y cite son propre maître, Tendo Nyojo:

"La forme dorée et splendide
Est de s'habiller et de manger ses repas."

La "La forme dorée et splendide" renvoie ici à la figure du Bouddha Gautama, dont il est dit qu'elle était entourée d'une aura d'or. Les mots du maître Tendo Nyojo signifient que nos actions quotidiennes de manger et de nous habiller contiennent la splendeur dorée du Bouddha; c'est-à-dire, que ces actions quotidiennes sont splendides en elles-mêmes. Cette affirmation contient l'essence du bouddhisme. Mais cette essence n'est pas seulement incarnée dans les mots et la théorie; elle renvoie directement à nos actions réelles dans notre vie de tous les jours. Le bouddhisme affirme que les actions comme s'habiller et manger ses repas forment le centre-même de notre existence réelle.

Il y a un autre chapitre dans le Shôbôgenzô appelé Jinzu ou pouvoirs mystiques. Ce chapitre discute de la nature des pouvoirs spéciaux que les gens obtiennent de l'entraînement bouddhique. Maître Dôgen cite un chinois nommé Ho-on, qui était un laïc étudiant le bouddhisme tout en travaillant dans la société:

"Pouvoirs mystiques et fonction merveilleuse,
Porter de l'eau et trimballer du bois de chauffage."

Ceci dit que la signification bouddhique du pouvoir mystique et de la merveilleuse fonction est contenue dans ce qui, à cette époque, étaient les actions quotidiennes de porter de l'eau et du bois de chauffage. Nous buvons de l'eau et l'utilisons pour la cuisson. Le bois de chauffage aussi était essentiel pour cuire et pour chauffer. De sorte que ces deux choses sont des nécessités de base de la vie quotidienne. Ce qui est mysitque et merveilleux dans ces activités, c'est qu'en fait elles nous donnent la vie &emdash; elles sont notre vie-même. Si l'on considère le bouddhisme ainsi, nous pouvons voir qu'il n'est pas une religion fondée sur quelque chose que nous créons dans nos têtes, c'est une religion qui nous enseigne clairement comment mener nos vies jour après jour.

Voyons maintenant où se situe le Bouddhisme dans le développement des systèmes de croyance jusqu'à nos jours. Les croyances spirituelles dominaient au Moyen-Age, mais elles ont désormais cédé la place au matérialisme, depuis les temps modernes. A la fin du XIX° siècle, les gens ont d'abord commencé à perdre leur foi dans le pouvoir suprême du matérialisme, ce qui a amené la situation actuelle où l'on cherche activement et sincèrement une règle de vie alternative

Personnellement, je crois sincèrement que dans ce flot de l'histoire, le Bouddhisme, fondé dans l'action qu'il est, a, en ce moment, tout ce qu'il faut pour devenir le système de croyance le plus important du monde. Il possède un système philosophique qui peut unifier tous les autres. C'est là la conclusion à laquelle me mènent inéluctablement mes années d'étude du Shôbôgenzô. Vous pourriez croire, à m'écouter, que ce que je dis à propos du rôle d'une théorie fondée sur la nature de l'action dans le destin du monde a l'air trop dogmatique &emdash; et ce serait là une première réaction normale. Mais je veux ajouter que j'ai étudié le Shôbôgenzô à l'exclusion de tout le reste lorsque j'étais un jeune homme, et ce que maître Dôgen dit de l'action et des enseignements du Bouddha Gautama ne me laisse pas l'ombre d'un doute : le système de croyance bouddhique fondé sur l'action est destiné à devenir la philosophie centrale du monde.

Au moment où nous sommes, l'humanité ne peut plus croire dans les systèmes spirituels médiévaux, et elle ne peut plus accepter la suprématie de la science, pour nous apporter les réponses. La situation réelle, c'est que les gens ont mis toutes leurs forces dans la recherche. Ils cherchent quelque chose sur laquelle ils peuvent s'appuyer, qui ne soit ni spirituelle, ni matérialiste. Dans une telle situation, il est inévitable que le Bouddhisme ressorte en tant qu'influence prépondérante.

Mais que signifie l'action, exactement? C'est là le point fondamental. Dans le Shôbôgenzô, il y a de nombreuses explications sur la nature de l'action. On en trouve un exemple dans le chapitre Shoaku Makusa, ou Ne Pas Commettre de Torts . Un grand poète chinois, Bai-Lai-dian, discute avec son maître, Zhuoguo Daolin. Bai-Lai-dian (Jap. Haku-Raku-Ten) avait aussi un renom d'homme d'état et étudiait le Bouddhisme avec enthousiasme. Après avoir été nommé gouverneur de plusieurs districts, en Chine, il devint l'élève du maître Zhuoguo Daolin (Giap. Choka Dorin). Il demanda un jour à son maître : "Quelle est la grande intention du Dharma du Bouddha?" Maître Zhuoguo répondit, "Ne pas faire le Mal. Pratiquer les différentes sortes de Bien." Bai-Lai-dian espérait que son maître lui donnerait une réponse savante et philosophique qui le satisferait. Mais maître Zhuoguo lui a simplement dit de ne pas faire le Mal et de pratiquer les différentes sortes de Bien.

Bai-Lai-dian fut très déçu de cette réponse simple et directe, quelque chose d'aussi simple que de ne pas faire le mal et de faire le bien! Il dit au maître, "S'il en est ainsi, même un enfant de trois ans peut le dire!". Il voulait dire que la réponse était si simple qu'elle aurait pu être donnée par un enfant de trois ans. Il montre ici qu'il pensait que le Bouddhisme était une recherche philosophique bien plus sophistiquée, et qu'il ne consistait pas en de simples règles de conduite de notre vie quotidienne. Maître Zhuoguo répliqua: "un enfant de trois ans peut dire la vérité, mais un vieillard de quatre-vingts ans ne peut pas la mettre en pratique!" On peut évidemment faire remarquer qu'un enfant de trois ans peut dire , Ne faites pas le mal, faites le bien, mais il est de fait que cette admonition est très difficile à mettre vraiment en pratique. Même un vieillard de quatre-vingts ans ne peut y arriver.

Cette réponse est une très bonne description de notre situation réelle, dans la vie. Le fait qu'une chose que peut dire un enfant de trois ans ne puisse être mise en pratique par un vieillard de quatre-vingts ans nous montre clairement le gouffre énorme qui existe entre ce que nous pensons et disons en mots, et ce que nous faisons en réalité; la théorie et l'action existent en deux mondes totalement différents. Nous ne nous rendons pas normalement compte de ce simple fait dans notre vie quotidienne. A l'école, on nous enseigne à utiliser le point de vue d'une civilisation fondée sur un mode de pensée qui nous vient, à travers les âges, des idéalistes grecs. Cette conception se fonde sur la croyance qu'il est possible de tout comprendre et de résoudre tous les problèmes grâce à l'intellect. Nombreux sont ceux aujourd'hui qui ont de très fortes réactions à la thèse qui veut que les problèmes ne peuvent être résolus en y pensant, mais seulement en agissant.

Le fait significatif qui nous permet de dire que l'être humain est le plus excellent des êtres vivants, c'est que le cerveau humain se trouve peser plus lourd que celui des singes. Nous avons d'avantage de cellules grises que nos cousins animaux. Cette capacité de penser est ce qui nous distingue des autres animaux. C'est ce fait qui a permis à la race humaine de se poser juste à côté des dieux, en matière de capacité intellectuelle. C'est à cette position que la civilisation occidentale a placé l'Homme dans la chaine de l'évolution. dans cette perspective, il est assez naturel de conclure que nous avons le pouvoir de tout comprendre. La science est fille du grand intellect de l'Homme, et les nombreux développements que nous avons eus dans les champs de la science nous ont amené des bénéfices sans précédents. Le progrès matériel a été si époustouflant que nous croyons naturellement qu'il n'y a rien que nous ne pourrons comprendre, à force. Ce sentiment naturel est devenu une croyance bien enracinée &emdash; que l'intellect règne sur tout.

Si nous jetons un oeil à notre vie quotidienne, pourtant, nous pouvons constater que nous nous faisons des illusions, à cet égard. La vie ne fonctionne pas comme ça. On peut aller en librairie et se trouver confrontés à des centaines et des centaines de livres sur tous les sujets du monde. Si nous en achetons un, que nous l'apportons chez nous et que nous le lisons, il devient vite évident qu'il ne peut nous donner les réponses fondamentales aux problèmes de l'existence. Même si nous pouvons accumuler un tas d'information et de savoir, nous sommes dans l'ensemble incapables de mettre ce savoir en pratique dans nos vies réelles.

Le Bouddha Gautama avait le même type de problèmes. Peu importe combien nous y pensons, peu importe ce que nous pouvons accumuler de savoir sur un sujet donné, même si nous faisons des efforts acharnés pour résoudre notre problème particulier, nous constatons que c'est trop difficile &emdash;Nous n'y arrivons pas, en fait. D'un autre côté, nos efforts nous conduisent souvent à accomplir des choses que nous voulions éviter. Parfois, on dirait que nous en arrivons à ne faire que répéter précisément ce que nous voulions éviter. De sorte qu'en observant notre comportement quotidien, il est clair que nous sommes en réalité très faibles. Quoique nos têtes soient remplies de grandes idées, lorsque nous tentons de les mettre en pratique, le résultat dans le vrai monde est toujours différent de ce que nous désirions. Quand nous vivons de façon habituelle avec la perfection de nos idées en tête et cherchons à fonder nos vies dessus, nous sommes toujours déçus par les résultats de nos efforts. C'est ça, la véritable situation.

Il y a des gens qui forment une pensée, et cette pensée même leur cause beaucoup de souffrance, parce que peu importe ce qu'ils font comme effort, ils n'arrivent jamais à mettre cette idée en pratique. D'autres croient qu'une manière plus sage de faire son chemin dans la vie, c'est de jeter au panier toutes les idées et les buts et de dériver selon la situation. Lorsque les gens font de sérieux efforts pour atteindre leurs idéaux, ils courent tout droit à l'échec, au bout du compte, et ils en sont malheureux. Et ceux qui jettent au rebut toutes les idées et les soucis trouvent souvent difficile de garder une raison de vivre. Vivre au jour le jour en se contentant de laisser passer le temps ne donne pas un sens à la vie. Même si nous pouvons trouver certaines satisfactions dans les plaisirs des sens comme la nourriture ou les beaux vêtements qui nous font nous sentir bien, il y a une limite. Même si nous devenons riches et vivons dans de superbes maisons, on peut toujours douter que nous soyons vraiment satisfaits de nos vies. cette sorte de situation est un problème courant, dans la vie..

Encore une fois, le Bouddha Gautama a été confronté au même problème. A l'époque où il vivait, la religion du Brahmanisme avait dominé pendant plusieurs siècles. Le Brahmanisme enseigne que la réalité divine ultime de l'Univers est Brahma, d'où originent tous les êtres, et auquel ils retournent tous. Ainsi, le monde dans lequel nous vivons est-il l'image de Brahma. Le corps, l'âme et l'esprit humains sont tous faits à l'image de Brahma. Ces enseignements encouragent les gens à développer en eux les éléments de Brahma et d'ainsi redevenir un avec Brahma, état le plus élevé du bonheur humain. On croit que le brahmanisme a surgi en tant que religion vers 1200 ou 1300 avant notre ère. Le Bouddha Gautama Buddha a vécu aux IV° et V° siècles avant notre ère, et donc, au moment de sa naissance, ces enseignements étaient établis depuis longtemps. C'est pourquoi ils avaient dégénéré et s'étaient corrompus, affaiblissant ainsi le pouvoir de la religion à l'époque du Bouddha Gautama.

A cette époque, il y avait une école de philosophie très active et très puissante fondée sur les enseignements de six maîtres hérétiques. De ces six, quatre étaient des matérialistes qui affirmaient que le monde est fondé sur la matière et que les idéaux n'ont aucune valeur. Ils rejetaient la morale et affirmaient que le but de la vie est de satisfaire le corps physique. Ils niaient qu'il y ait une différence entre le bien et le mal. Les deux autres enseignaient une sorte de scepticisme où l'existence d'une norme quelconque pour gouverner les sociétés humaines était niée. Cette école était donc constituée de matérialistes et de sceptiques. Dans ce contexte, il y avait confrontation entre le Brahmanisme traditionnel et les enseignements des six philosophes.

On peut imaginer qu'à partir de son plus jeune âge, le Bouddha Gautama ait pu être angoissé à devoir choisir lequel de ces systèmes il devait croire. Vu son tempérament sincère, il a dû faire de gros efforts pour croire dans le Brahmanisme, et devait être bien au fait de cette religion. Mais il restait très sensible à la question de savoir si on pouvait vraiment croire au Brahmanisme, que celui-ci fut vrai ou pas. Cependant, même s'il finit par ne plus pouvoir croire dans le Brahmanisme, il trouva aussi que les enseignements matérialistes et sceptiques des six philosophes ne pouvaient le satisfaire. dans sa lutte pour trouver quel système était le vrai, il essaya l'ascétisme et Zazen. Après quelque temps, un jour, en voyant au petit matin l'étoile du berger, il se rendit compte que ce monde, ici et maintenant, est splendide. C'est écrit dans les sûtras : "La terre et tous les êtres vivants sont splendides."

L'acceptation totale de toutes ces choses telles qu'elles sont ont donné au Bouddha Gautama la base sur laquelle édifier sa pensée. Si nous considérons les no3mbreux sûtras bouddhiques écrits au sujet de la ralisation du Bouddha, nous pouvons conclure qu'il a atteint ce point de vue ou état parce qu'il vénérait l'action. L'action ne peut pas exister à un autre moment ou endroit que le moment présent; ici et maintenant . Une autre façon de considérer ceci, est en termes de passé, de présent et de futur : peu importe quelles erreurs ont pu être faites par le passé, même si nous les regrettons, nous ne pouvons retourner à ce moment passé pour refaire les choses bien. Il est clair que nous ne pouvons pas retourner dans le passé. En même temps, même si nous voulons atteindre notre rêve ou notre but dans le futur, nous ne pouvons pas aller dans le futur pour cela. Mais si nous considérons la vie comme étant centrée sur l'agir, nous constatons que nous ne pouvons réellement exister que dans le présent. nous ne pourrons jamais retourner dans le passé, et nous ne pouvons pas aller dans le futur.

Ceci est l'essence de ce qu'enseignait le Bouddha Gautama &emdash; l'existence réelle au moment présent. Il a atteint le point où ce qu'il voyait clairement c'est que vivre au moment présent en se contentant de faire de son mieux est la seule façon réaliste de vivre. Aussi longtemps que nous vivons ainsi, il n'y a rien que nous devions craindre, et aucun souci que nous devions nous faire. L'Univers avance sous la loi des causes et des effets. Tout ce que nous avons à faire dans la vie est de vivre pleinement le présent. C'est là l'enseignement du Bouddha Gautama. Et si nous avons cette conception, il n'est rien qui puisse être insurmontable dans nos vies. Même si des problèmes surgissent et passent, avec une action sincère les choses doivent s'améliorer avec le déploiement de la causalité. Mais il nous faut faire des efforts, même dans les moment heureux, pour maintenir cet état de bonheur. C'est là la situation réelle, et c'est ce que le Bouddha Gautama enseignait. Centrés sur l'action, les gens peuvent résoudre tous leurs problèmes.

Nous avons beaucoup de chance que les enseignements du Bouddha Gautama nous soient parvenus à travers les siècles, et nous pouvons ressentir sa grande bienveillance. J'encourage tout le monde à étudier et à suivre ces enseignements de toute leur énergie et de vivre en suivant les critères de l'enseignement du Bouddha sur l'agir.

Traduction de la première partie d'un interview accordé par Maître Nishijima à la radio 1 de la NHK en décembre 1994.
©Windbell Publications

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25 août 2006 5 25 /08 /août /2006 07:52

"Quand on fait zazen, on peut connaître de plus en plus profondément ses points faibles, ses mauvais côtés - pas seulement au point de vue moral"

"Se concentrer sans but, ici et maintenant, et ne pas s'attacher à vouloir changer"

"La sagesse, c'est apprendre à ne pas souffrir d'un échec"

"Dans notre vie, inutile d'avoir peur. Mais si nous ruminons, pensons, doutons, nous aurons encore plus peur"

"L'aide la plus haute est d'apporter la paix spirituelle aux hommes"

"Ce n'est pas au moment de mourir que l'on doit se dire: "Comment mourir, pourquoi mourir?". Dans un tournoi à deux sabres, on ne se dit pas: "Je ne veux pas mourir! Et si je perds, comment vais-je faire?". Dans le combat, c'est le corps et l'esprit ensemble qui agissent et qui acceptent la mort. Pour vivre [...] Par l'abandon du corps, la mort devient facile"

"Il ne faut pas avoir de but dans le zen"

"Lorsque vous abandonnez tout, lorsque vous vous dépouillez de toutes choses, quand vous en avez terminé avec votre conscience personnelle, à ce moment là vous êtes Dieu ou Bouddha...Quand tout est achevé"

"Si vous faites zazen, votre karma se modifie complètement et devient meilleur"

"L'ego abandonné signifie le vrai bonheur"

"L'esprit et le corps sont une même chose, comme les deux faces d'une feuille de papier. [...] L'esprit existe dans chacune de nos cellules et, à la fin, l'esprit lui-même est le corps et le corps lui-même est l'esprit"

Tiré de Questions à un Maître Zen, éd. Albin Michel

 

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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 11:04
 

Voici un recueil de contes écrits par Richard Gordon Smith. Beaucoup sont inspirés par l'éthique du Bushido et la pensée bouddhiste.

 

Fairy Tales of Old Japan , de William E. Griffith (en anglais)

 

Autres ressources

 

 

attention: sites en anglais

 

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23 août 2006 3 23 /08 /août /2006 10:39

Voici quelques questions posées à Maître Deshimaru par ses disciples, tirées de Questions à un Maître Zen.

Peut-être pouvons-nous nous même y apporter des réponses.

- Quand les attachements et les illusions s'évanouissent (par la pratique de zazen), que reste t-il?

- La recherche personnelle de libération intérieure n'est-elle pas égoïste par rapport à la recherche de libération collective?

- Quand quelqu'un se trompe sur quelque chose, faut-il le laisser faire ou essayer de lui montrer son erreur?

- Pensez-vous qu'il y ait une survie de l'âme après la mort?

- La mort est-elle le satori?

- Comment vivre ici et maintenant quand on pense toujours à la mort?

- Pourquoi sommes-nous imparfaits? Etions-nous parfaits avant et devons-nous le redevenir?

- Nous vivons une époque de complète décadence. Pensez-vous que par la suite la civilisation pourra se ressaisir?

 

Tiré du chapitre "Dialogue avec des moines chrétiens":

- Peut-on abandonner l'égo complètement? N'est-ce pas un idéal?

- Supposons qu'un bouddhiste ne se pose plus de question à propos de sa mort, quelle est sa raison de vivre?

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23 août 2006 3 23 /08 /août /2006 10:38

Selon Maître Taisen Deshimaru:

....le plus important est de se concentrer ici et maintenant.....

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22 août 2006 2 22 /08 /août /2006 16:48

Un petit extrait tiré des pages du site nihon-zen, rappelant pourquoi nous faisons des arts martiaux:

"Autant que des techniques de combat les arts martiaux sont des moyens de se réaliser, d'atteindre la maîtrise et la connaissance de soi. La démarche spirituelle, voire religieuse, fait partie intégrante des arts martiaux. Les grands maîtres ont toujours enseigné que l'important n'est pas de se battre, que l'art de la guerre doit être celui de la paix et que, en définitive, il faut gagner sans se battre. C'est l'harmonie qui triomphe du désordre. Un maître du sabre ne tue pas son ennemi : c'est celui-ci, par manque de sagesse, qui vient se détruire sur le sabre. En quelque sorte, les arts martiaux relèveraient de la dissuasion vis-à-vis des autres, ils constitueraient une méthode pour vaincre l'adversaire (parfois en profitant de ses faiblesses) et seraient surtout une voie pour atteindre l'ultime état de la sagesse."

Le meilleur des sabres est celui qui reste dans son fourreau...


 

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